Tandis que son collègue aux Finances évoquait du bout des lèvres le recours à une loi spéciale, mercredi, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a déclaré que les discussions avec les fédérations médicales sur l'étalement de leurs hausses de salaire pourraient se poursuivre après le dépôt du budget.

M. Barrette, qui n'envisage pas d'imposer ses conditions aux médecins, a cependant indiqué qu'il garde quand même espoir de conclure une entente d'ici la présentation du budget, prévue mercredi prochain.

Le ministre a expliqué que le ministère des Finances et le Conseil du trésor suivent de près les discussions entre M. Barrette et les deux fédérations de médecins, ce qui leur permet d'ajuster les données incluses dans le budget.

M. Barrette n'a pas donné d'autres précisions concernant les chiffres qui seraient inscrits dans le budget si les pourparlers ne donnent pas de résultats d'ici mercredi.

Alors que les médecins s'opposent à étaler leurs hausses salariales jusqu'en 2029, M. Barrette a affirmé qu'il n'avait pas l'intention d'imposer ses conditions.

Lorsqu'il avait annoncé le début des négociations avec la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), M. Barrette avait déclaré qu'il était nécessaire d'avoir une entente avant le budget, afin d'inclure les données dans le document.

En sortant du conseil des ministres, mercredi, M. Barrette n'a pas exclu la possibilité que les pourparlers aillent au-delà.

«J'aimerais pouvoir conclure une entente avant la veille du dépôt mais si ça ne se passe pas, ça n'empêche pas le dépôt du budget, a-t-il dit. Encore une fois, on n'est pas dans une situation, au moment actuel, où on est en rupture de discussions. Cette discussion peut continuer après.»

Le ministre des Finances, Carlos Leitao, a déclaré mercredi que le temps commence à presser. Selon M. Leitao, pour être inscrite au budget, une entente est nécessaire d'ici dimanche prochain.

«Il faut que ça se fasse vite», a-t-il dit.

M. Leitao est lui aussi demeuré prudent sur la marge de manoeuvre dont dispose le gouvernement pour déposer son budget dans l'éventualité où une entente n'est pas complétement ficelée d'ici mercredi.

«Dans le budget, il va falloir, quel que soit le chiffre qu'il y a là-dedans, qu'il soit attaché à quelque chose de concret. Ça se peut que ce soit une entente en bonne et due forme ou ça se peut qu'on l'inscrive comme conditionnelle à ce que cette entente soit conclue dans les semaines qui suivent», a-t-il dit.

Concernant le recours à une loi spéciale, M. Leitao a reconnu que cela fait partie de l'arsenal dont le gouvernement dispose, même s'il a repoussé cette hypothèse.

«Je pense qu'on est loin de ces choses», a-t-il dit, tout en reconnaissant «qu'une loi spéciale ç'a a toujours existé».

En raison des difficultés à rétablir l'équilibre budgétaire, le gouvernement du Parti québécois voulait étaler sur un plus grand nombre d'années les augmentations d'environ 1 milliard $ prévues pour 2013-2014 à 2015-2016.