Philippe Couillard veut se défaire de l'étiquette de l'austérité qui colle à son début de règne. Le premier ministre préfère présenter son gouvernement comme celui « de la vérité et de la réalité ». Et « la vérité », au chapitre des finances publiques, « elle est dure mais il faut la dire », a-t-il insisté à l'entrée d'une réunion du caucus libéral, mardi, jour de rentrée parlementaire.

Il a donné un aperçu du discours d'ouverture de la session qu'il prononcera mercredi. Alors que son gouvernement doit mener une opération compressions et de révision de programmes, « il faut surtout dire aux gens pourquoi on doit faire ça ». « Ce que je trouve a beaucoup manqué au cours des dernières années, ici et ailleurs, dans le discours qui parle de restrictions budgétaires ou de rigueur, c'est d'aller au-delà : Pourquoi on fait ça ? Ce n'est pas un exercice stérile de couper pour couper. Non, ce n'est pas ça. C'est pour redonner au Québec sa liberté de choix et sa marge de manoeuvre », a-t-il ajouté.

Philippe Couillard « aime mieux » parler de « rigueur budgétaire ». Le terme « austérité » projette « toutes sortes d'images très négatives qu'on veut justement éviter. Parce qu'on veut également participer à la création d'emplois, à la relance économique. Moi, je dirais que plutôt que l'austérité, on veut être le gouvernement de la vérité et de la réalité », a-t-il expliqué.

Par « réalité », il entend celle des finances publiques et des « défis auxquels on fait face ». Il faut voir « comment les relever ces défis tout en préservant ce à quoi on est attaché au Québec, notamment la solidarité qu'on a entre nous et le caractère spécifique du Québec. L'équilibre est à faire là. Mais je vais répéter : pour nous l'atteinte de l'équilibre budgétaire en 2015-2016 est un objectif incontournable ». Pour 2014-2015, M. Couillard a déjà indiqué qu'il doit trouver 3,7 milliards de dollars pour simplement respecter la cible de déficit prévu de 1,75 milliard. Une commande de compressions de 2,4 milliards a été passée aux ministères. Le budget est attendu au début du mois de juin.

Selon Philippe Couillard, l'enjeu est d'« assurer la pérennité (du modèle québécois) compte tenu du niveau de création de prospérité qu'on a au Québec, compte tenu de notre fiscalité et de notre endettement. C'est ça, notre grand défi ». Il a résumé le modèle québécois en trois axes : « l'affirmation de notre caractère spécifique, l'affirmation entre nous d'un niveau de solidarité qui est important et qui est justifié, et le fait que le Québec malgré les imperfections demeure une société plus équitable que d'autres en Amérique du Nord ».

Autrement, le discours d'ouverture « va reprendre nos essentiellement nos thèmes de campagne, nos engagements », a indiqué M. Couillard, sans surprise.

Le premier ministre entend « procéder rapidement » à l'adoption du projet de loi sur l'inspecteur général de Montréal - il est déjà inscrit au feuilleton - et celui sur l'aide médicale à mourir - une majorité de libéraux voteront en faveur selon lui.

Selon Philippe Couillard, « le ton doit changer » à l'Assemblée nationale, un souhait maintes fois exprimé dans le passé. Il a glissé que son gouvernement fera « de la législation conjointe avec l'opposition ». Il n'a pas donné de détails.

Mardi, les députés vont élire le président de l'Assemblée nationale - Jacques Chagnon sera de retour - et les vice-présidents.