Le fiscaliste Luc Godbout est pressenti par le gouvernement Couillard pour prendre la tête d'une commission d'enquête sur la fiscalité. La démarche maintes fois promise par les libéraux avant qu'ils ne prennent le pouvoir devrait être enclenchée autour de la présentation du budget, début juin.

Des sources du côté du gouvernement conviennent que le spécialiste de l'Université de Sherbrooke - qui travaille à l'antenne de Longueuil - est sur la courte liste des gens susceptibles de prendre les commandes de cette opération. Communicateur hors pair, vulgarisateur, M. Godbout avait accepté de travailler avec Claude Montmarquette sur une appréciation de la situation financière du Québec peu après les élections. Leur rapport a été rendu public il y a deux semaines.

M. Godbout était aussi proche des décisions sur la commission d'Alban D'Amour sur la pérennité des régimes de retraite. Le groupe avait proposé il y a un an un coûteux système de rente de longévité pour les citoyens de 75 ans et plus. 

Joint hier, M. Godbout s'est refusé à tout commentaire, mais a relevé qu'il n'était pas inusité qu'un professeur d'université participe à de telles commissions. Nicolas Marceau, devenu ministre des Finances par la suite, avait siégé à la commission Séguin sur le déséquilibre fiscal, relève-t-il notamment.

Une réforme planifiée

L'automne dernier Philippe Couillard avait répété jusqu'à plus soif son intention de revoir la fiscalité des individus et des sociétés. «On proposera à la prochaine élection une réforme de la fiscalité autant pour les individus que pour les entreprises», promettait-il, soulignant que «récompenser le travail des individus et encourager les entreprises à embaucher» seraient au centre de la stratégie libérale.

M. Couillard s'était engagé à réaliser cette réforme aussi tôt qu'au moment de sa course à la direction du PLQ. «On veut envoyer les bons signaux pour que tout le monde sache que travailler à améliorer sa condition, c'est intéressant. Quand on travaille plus, on est récompensé», disait le chef libéral.