Pour gagner la «bataille de sa vie», François Legault prépare une «anti-campagne». Au lieu de «distribuer des bonbons», il sortira les ciseaux pour réduire les dépenses et équilibrer le budget, tout en diminuant, espère-t-il, le fardeau fiscal des contribuables.

«De façon exceptionnelle, on va déposer notre cadre financier jeudi», a annoncé le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ). Les cadres financiers sont habituellement présentés plus tard en campagne. Le travail a été mené depuis quelques mois par son député Christian Dubé.

M. Legault en a donné un avant-goût. Il mise sur un contrôle sans précédent des dépenses consolidées. La hausse serait de moins de 1% l'année prochaine. La cible du gouvernement péquiste était de 2,3% pour cette année. Elle a été révisée à 3,3%, puis 3,7%. Après sept mois, le rythme de croissance des dépenses est de 5,1%.

Le document sera détaillé, promet-on. On chiffrera par exemple les gains à réaliser dans les contrats informatiques et la réallocation des crédits d'impôt, selon le modèle proposé dans le Projet Saint-Laurent.

Il y aura toutefois des victimes. «Il y a trop de fonctionnaires dans les bureaux. Il faut profiter des retraites des prochaines années pour réduire le nombre de fonctionnaires. Les gens de Québec sont les mieux placés pour savoir qu'il y a trop de monde», a-t-il expliqué. Il accuse les péquistes et libéraux de manquer de «courage» et de ne pas oser prendre des décisions impopulaires pour l'intérêt commun.  

En quatre ans, la CAQ croit pouvoir dégager ainsi quatre milliards de dollars, sur un budget annuel de dépenses d'environ 90 milliards. Avec ces compressions, il pense pouvoir dégager assez d'argent pour éliminer la taxe santé pour les contribuables qui gagnent moins de 45 000 dollars, et éliminer progressivement la taxe scolaire.

Ça passe ou ça casse

M. Legault a dévoilé mardi son autobus de campagne, qui porte le slogan «On se donne Legault». Le chef est conscient qu'il joue son va-tout. À l'aube de la dernière campagne électorale, la CAQ récoltait environ 18% des intentions de vote. Il a terminé avec près de 28% des votes. Mais il avait pu miser sur des annonces-surprises de candidats vedettes, comme Jacques Duchesneau. Âgé de 65 ans, ce dernier ne se représentera pas. Et aucune autre annonce du même calibre n'est attendue. 

M. Legault relativise l'importance de la notoriété pour un candidat. «Oui, on peut avoir des gens connus, mais il faut surtout avoir des gens compétents.» Il pourra compter sur le retour de Claire Samson, qui a occupé des postes de direction à TVA, TQS et Radio-Canada.