La ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, a laissé planer un doute, mercredi, sur le parachèvement d'un projet de centrales hydroélectriques sur une rivière de la Côte-Nord.

Mme Ouellet a déclaré que la réponse définitive du gouvernement, concernant le chantier de La Romaine, viendra au printemps avec la publication de la prochaine politique énergétique.

En sortant du conseil des ministres, mercredi, Mme Ouellet a cependant affirmé que le projet de 6,5 milliards $, lancé en 2009 par les libéraux, n'était «pour l'instant» pas remis en question.

La ministre a fait cette déclaration à la suite de la publication d'un rapport, commandé par le gouvernement, qui propose de suspendre des investissements sur le chantier de La Romaine, lancé en 2009, où quatre centrales doivent être construites sur le cours d'eau d'ici 2020.

Dans son rapport rendu public lundi par Mme Ouellet, la Commission sur les enjeux énergétiques constate que les surplus d'électricité accumulés par Hydro-Québec nécessitent la mise en veilleuse de projets.

Les deux commissaires, Roger Lanoue et Normand Mousseau, estiment que les investissements dans les phases 3 et 4 de La Romaine, et dans certains projets éoliens, devraient être suspendus.

Plus tôt cette semaine, la première ministre Pauline Marois avait affirmé que tout projet «engagé et autorisé» allait suivre le cours prévu.

Mme Ouellet a été moins catégorique, mercredi, à propos du parachèvement du projet d'Hydro-Québec sur la Côte-Nord.

«Vous aurez des réponses dans la future politique énergétique, a-t-elle dit. Mais en ce moment, on n'est pas là, à remettre en question ces projets-là.»

Concernant l'énergie éolienne, Mme Ouellet a répété l'engagement de son gouvernement à soutenir ce secteur d'activité.

«Cette position qu'on a prise au printemps passé, très clairement, on la maintient», a-t-elle dit à la presse parlementaire.

Questionnée ensuite sur la nécessité de parachever la construction des quatre centrales sur la Romaine, Mme Ouellet a laissé planer un doute en reportant sa réponse définitive au printemps.

«On n'en est pas là, pour l'instant on n'en est pas là, a-t-elle dit. Il y aura une future politique énergétique, laissez-moi de l'espace pour la future politique énergétique. J'aurai l'occasion de présenter au printemps la future politique énergétique.»

Dans leur rapport, les commissaires Lanoue et Mousseau observent qu'en 2013, la demande pour l'électricité est moins forte au Québec qu'en 2007 alors que la capacité de production est plus élevée, ce qui engendre des surplus dont les coûts sont épongés par les consommateurs et les contribuables.

Selon le rapport, à partir de 2017, les pertes liées à ces surplus s'élèveront à 1,2 milliard $ par année, ce qui nécessite dès maintenant un coup de barre pour éviter qu'elles augmentent à 2 milliards $ en 2025.

Le document recommande de suspendre des investissements «dans le complexe de La Romaine-3 et de La Romaine-4, et d'arrêter ou de suspendre les contrats d'approvisionnement en éolien, en cogénération et en petite hydraulique pour les infrastructures qui ne sont pas encore construites».

Photo Ivanoh Demers, La Presse

La ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet