La page publicitaire publiée samedi dans les quotidiens dans le but de vanter les mérites du dernier budget du Québec n'est que pure propagande partisane, aux yeux du député caquiste de Chauveau, Gérard Deltell.

Il estime donc qu'il devrait revenir au Parti québécois de payer la note, et non à l'ensemble des contribuables.

Le ministre des Finances, Nicolas Marceau, rendait public son budget 2014-2015 jeudi dernier et deux jours plus tard les quotidiens étaient tapissés d'un message publicitaire intitulé «Maîtres et prospères chez nous», invitant les Québécois à s'informer sur les mesures contenues dans le budget en consultant le site web du ministère. Le message comme tel ne décrivait pas les orientations budgétaires privilégiées par le gouvernement, ni sa situation financière précaire.

En point de presse, lundi, M. Deltell a reproché au gouvernement d'utiliser des fonds publics pour acheter de l'espace publicitaire ne comportant aucun élément factuel d'information.

Il juge le geste d'autant plus inacceptable qu'il semble acquis que le budget 2014-2015 ne sera de toute évidence jamais adopté, l'échéance électorale paraissant imminente. Comme le gouvernement est minoritaire, il a besoin de l'appui d'un des deux principaux partis d'opposition pour faire adopter son budget. Or, les deux ont affirmé qu'ils le rejetaient.

C'est «littéralement de la propagande péquiste payée par les contribuables», a laissé tomber le député caquiste.

Au lendemain d'un budget, il est de coutume pour le gouvernement en place d'acheter de l'espace publicitaire destiné à faire connaître et apprécier son budget.

En mars 2012, année électorale, les libéraux de Jean Charest avaient plus que doublé le montant consacré à la campagne publicitaire relative au budget, en y ajoutant un coûteux volet télévisé. En 2011, le gouvernement libéral avait consacré 261 320 $ à ce chapitre, contre 576 505 $ en 2012.

L'investissement publicitaire dans la promotion du budget Marceau revient à des proportions plus modestes, ayant coûté 215 000 $ aux contribuables.

Mais M. Deltell juge que la publicité récente du gouvernement péquiste, «qui se pense tout permis», est la plus partisane jamais produite. «Je n'ai jamais vu une publicité-propagande aussi partisane que celle-là», a-t-il dit, déplorant que l'annonce ne comporte que «des slogans électoraux».