À la traîne dans les sondages, François Legault promet de livrer «la bataille de sa vie» pendant la prochaine campagne électorale pour rallier les Québécois à ses idées.

Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) entend jouer le tout pour le tout pour renverser la vapeur et laisse planer l'incertitude quant à son avenir à la tête du parti en cas d'échec.

En point de presse, mardi, au terme d'une réunion de son caucus, M. Legault a avoué que sa formation avait peine à s'imposer dans le débat public en raison notamment de la place prépondérante occupée par le dossier de la charte des valeurs.

Selon lui, le débat hautement émotif entourant la charte laisse bien peu de place aux questions plutôt arides liées à l'économie.

Malgré ce constat, M. Legault affirme qu'il consacrera toutes ses énergies durant les quelque 33 jours de la prochaine campagne électorale pour convaincre les Québécois de la nécessité d'administrer «un remède de cheval» à l'économie et d'alléger le fardeau fiscal des contribuables.

Les efforts du chef caquiste à mettre de l'avant les enjeux économiques n'ont guère porté fruit jusqu'à maintenant. Les coups de sonde des derniers mois illustrent les difficultés de la CAQ qui figure loin derrière le Parti québécois et le Parti libéral dans les intentions de vote.

À l'aube d'une campagne périlleuse pour son parti, M. Legault tente d'afficher un air confiant, mais entretient le flou sur sa volonté de respecter son engagement pris en 2011 de consacrer dix ans à la politique.

«J'ai dit que pendant dix ans je vais essayer de convaincre les Québécois d'une façon ou d'une autre, comme chef ou pas comme chef. Je vais continuer pendant dix ans à essayer de convaincre les Québécois qu'on a besoin d'«un virage au Québec pour laisser à nos enfants un Québec en santé», a-t-il lancé.

Lorsqu'un reporter lui a demandé s'il pourrait se retirer à l'issue de la campagne si les Québécois continuent de bouder sa formation, M. Legault a ouvert la porte à toutes les possibilités.

«Ce ne sera pas à moi de répondre à cette question, ce sera aux électeurs et ensuite, si c'est le cas, aux militants. Moi, je fais mon possible, je vais mener la bataille de ma vie pendant 35 jours», a-t-il insisté.

Dans l'espoir de marquer quelques points dans l'électorat, la CAQ présentera mercredi une motion pour forcer Claude Blanchet, le mari de la première ministre Pauline Marois, à comparaître en commission parlementaire. M. Legault a dit vouloir faire la lumière sur la nature du «deal» conclu entre le Fonds de solidarité FTQ et Capital BLF, une fiducie immobilière mise sur pied par M. Blanchet.

L'initiative va cependant faire long feu puisque le chef libéral Philippe Couillard a fait savoir que son parti s'opposera à la motion.