Le Parti libéral accuse le gouvernement péquiste de «volontairement» proposer une charte de la laïcité qu'il sait inconstitutionnelle, pour «bâtir sur la division» à des fins électorales, accuse son député Marc Tanguay. Mais il n'a pas été capable de dire si son parti accepterait qu'une éducatrice ou une gardienne de prison porte un tchador.

M. Tanguay soulignait que selon l'ancien ministre de la Justice Paul Bégin, le projet de charte est inconstitutionnel. Il faudrait donc utiliser la clause dérogatoire, ce que refuse de faire le gouvernement péquiste, qui assure que son projet passerait le test de la Cour suprême.

Mais le libéral a encore dû expliquer sa position sur le tchador. «On a eu l'occasion de donner notre position sur cette question. Le respect des droits et libertés, en 2014 au Québec, ça veut encore dire quelque chose», a-t-il d'abord répondu.

Serait-ce permis pour une enseignante ? «On aura l'occasion de démontrer l'importance au Québec de respecter les droits et libertés», a-t-il ajouté.

À la suite de la fronde de sa députée Fatima Houda-Pépin, le Parti libéral a réexaminé cette question. La réflexion se poursuit.

En interview avec La Presse, le député Gilles Ouimet a indiqué qu'il songeait à «baliser» le port de signes religieux, sans les interdire. Mme Houda-Pépin s'est en dissociée. Les libéraux sont contre le principe même de l'interdiction du port de signes religieux. Ils ne veulent pas donner de directive générale. Ils préfèrent donner des balises aux organismes, qui trancheraient ensuite au cas par cas. M. Tanguay n'a donc pas voulu répondre par oui ou non. Sa position est «très, très claire, assure-t-il. «Le gouvernement doit démontrer la justifiabilité». Or, le gouvernement péquiste n'a jamais déposé d'étude pour prouver que le port des signes religieux serait répandu et aurait suscité des plaintes, dénonce-t-il.