Tout juste nommé cardinal, l'archevêque de Québec, Gérald Cyprien Lacroix, a écorché à son tour lundi le projet de charte des valeurs.

À son avis, le gouvernement du Parti québécois «dépasse la mesure» en voulant interdire à tous les employés de l'État d'afficher leur foi au travail.

En conférence de presse, Mgr Lacroix a dit comprendre la volonté du gouvernement d'assurer la neutralité religieuse des agents coercitifs comme les policiers et les juges. En revanche, il estime que la charte va trop loin en voulant proscrire les signes religieux dans l'ensemble de l'administration publique.

La liberté de pouvoir exprimer sa foi en privé comme en public est un droit garanti par la Charte des droits et libertés, a fait valoir Mgr Lacroix au lendemain de sa nomination à titre de cardinal par le pape François.

L'homme d'Église a dit s'inquiéter de l'allure du débat sur la charte. Selon lui, le projet a semé jusqu'ici «beaucoup de division» en plus d'alimenter «la suspicion» dans les rapports entre les communautés.

Le cardinal Lacroix ne participera pas personnellement à la consultation publique sur la charte qui commencera mardi. Il a cependant indiqué qu'un mémoire sera présenté par l'Assemblée des évêques catholiques du Québec.

Âgé de 56 ans, Mgr Lacroix est devenu dimanche le troisième plus jeune cardinal de la planète. Même s'il fait désormais partie de la garde rapprochée du souverain pontife - et sera éventuellement électeur du prochain pape - il continuera d'assumer sa mission à Québec.