Faut-il limiter les nominations partisanes, comme le propose le rapport Perreault? Pauline Marois n'est pas certaine de vouloir en appliquer les recommandations.

«Je n'ai pas encore étudié ce rapport. Il a été déposé quelques jours à peine avant que je quitte, je crois que c'est deux ou trois jours avant», a déclaré la première ministre, lors de la conférence de presse bilan de sa mission en Europe.

«Je ne l'avais pas dans les derniers jours où j'ai siégé à l'Assemblée nationale, a-t-elle poursuivi. Donc je n'ai pas vu en détail ce rapport. J'en ai vu un certain nombre de conclusions, puis on verra si nous appliquerons ou non ce rapport, dans quelle mesure et dans quel ordre.»

Le rapport Perreault avait été commandé par Mme Marois dans la foulée de la controverse sur la nomination d'André Boisclair comme délégué général du Québec à New York. On lui avait même donné une permanence à vie dans la fonction publique, qu'on lui a retirée à cause de la controverse.

Le rapport propose de changer la Loi sur la fonction publique pour éviter les nominations partisanes. Il compte 12 recommandations. On propose d'établir des critères pour embaucher d'anciens politiciens. Il devrait y avoir une période de probation, recommande-t-on. Plus de transparence serait souhaitable, ajoute-t-on. Ce sont les médias qui avaient révélé la double nomination de M. Boisclair.

Cela aurait empêché les récentes nominations controversées des péquistes Sylvain Simard à la tête du conseil de la SAQ et Nicolas Girard à la direction de l'Agence métropolitaine de transport.

Le rapport ne concluait toutefois pas que le nombre de nominations partisanes avait augmenté depuis l'élection du gouvernement péquiste. Plusieurs nominations d'anciens libéraux avaient été faites sous le gouvernement Charest. Le nombre de nominations aux emplois supérieurs qui ne provenaient de la fonction publique n'a pas augmenté depuis le début des années 90, souligne le rapport.

Mais «à travers les cas rapportés dans les médias, la perception ancrée dans la population semble être que ces situations ont connu une certaine augmentation», y note-t-on toutefois.

Le conseil des ministres a beaucoup de latitude pour faire des ces nominations, souligne le rapport Perreault. On se limite habituellement à examiner les diplômes et les risques de sécurité. Le reste relève de l'appréciation du gouvernement. Le processus au fédéral est «beaucoup plus rigoureux», y dit-on.