Les fonds publics ont permis de venir en aide à Jean-Yves Duthel, ami du couple Pauline Marois et Claude Blanchet. Sans avoir travaillé une seule journée à Investissement Québec, M. Duthel a reçu 50 000$ de l'organisme parce qu'il avait été suspendu de son poste de représentant à Munich, a appris La Presse.

C'était pourtant le ministre Jean-François Lisée qui avait, publiquement, recommandé à l'organisme de mettre en veilleuse le contrat d'un an de M. Duthel, le temps de faire la lumière du côté du Directeur général des élections (DGE). Le DGE a en effet intenté une poursuite contre M. Duthel concernant une somme de 500$ versée illégalement à Vision Montréal en 2008. Le constat d'infraction a été livré en juin 2012; le procès est pour le moment fixé à janvier 2015, a précisé Denis Dion, du bureau du DGE.

M. Duthel a obtenu, après que le Parti québécois a été porté au pouvoir, un contrat de 90 000$ pour représenter, pendant un an, le bras financier du gouvernement en Allemagne. Il n'a finalement jamais travaillé pour Investissement Québec, qui lui verse tout de même plus de six mois de salaire.

Après que l'organisme a suspendu cette nomination, à la suite de la suggestion formulée publiquement par le gouvernement Marois, M. Duthel a envoyé une mise en demeure à Investissement Québec, plaidant qu'il avait été traité injustement. L'entente à l'amiable obtenue entre Investissement Québec et M. Duthel est confidentielle, mais des sources fiables nous ont appris que les attentes de M. Duthel étaient, à l'origine, beaucoup plus élevées.

M. Duthel est un proche de Pauline Marois; il a même contribué à la rédaction de son autobiographie - il est la première personne dans la liste des remerciements pour sa contribution, en marge de l'ouvrage Québécoise!, publié en 2008. Il a aussi été, pendant des années, associé à son conjoint, Claude Blanchet - à titre de responsable des communications au Fonds de solidarité, puis à la Société générale de financement quand M. Blanchet les dirigeait. Récemment, il s'est inscrit comme lobbyiste, dans le but de faire des représentations auprès d'Investissement Québec, le même organisme qu'il avait menacé de poursuites.