Les élus de la Ville de Hampstead, située dans l'ouest de l'île de Montréal, ne mâchent pas leurs mots sur le projet de Charte de la laïcité du gouvernement Marois.

L'interdiction de porter des signes religieux dans la fonction publique est «raciste et immorale», en plus d'être porteuse de «haine» et d'«intolérance», selon le conseil municipal.

Les élus ont adopté lundi - à l'unanimité - une résolution mettant en garde le gouvernement du Québec que «la Ville de Hampstead refusera [de] reconnaître la validité» de la Charte des valeurs si Québec la vote. «Nous ne la respecterons pas», ajoute la résolution.

Une loi raciste

En entrevue avec La Presse, le maire William Steinberg a défendu les mots très critiques de sa résolution.

«Je veux être clair: je n'accuse pas qui que ce soit - y compris Pauline Marois - d'être raciste ou intolérant. Elle est peut-être une personne très gentille, a-t-il dit. Mais sa loi est raciste et intolérante. La loi a mené à des attaques physiques et verbales contre des groupes minoritaires avant même d'être adoptée.»

Ville majoritairement juive

Hampstead, qui compte 7300 résidants, est l'une des seules villes majoritairement juives au Canada. Le maire Steinberg estime que 85% de ses concitoyens adhèrent à cette confession.

«Pour les juifs qui portent la kippa, la loi crée un dilemme: soit ils abandonnent leurs convictions religieuses, soit encore ils arrêtent de travailler pour le gouvernement. Même chose pour les sikhs ou les musulmans.»