Il est légitime que Pierre-Karl Péladeau, président du conseil d'administration d'Hydro-Québec, participe à un comité restreint du conseil des ministres, assure la première ministre Pauline Marois.

«Non seulement M. Péladeau a participé à une réunion, il a participé à deux réunions, et ça pourrait arriver qu'il participe encore à d'autres réunions», a-t-elle lancé jeudi matin. 

La Presse canadienne révélait hier que M. Péladeau a participé à des rencontres du comité ministériel sur l'électrification des transports. Ce comité restreint est composé des ministres des Finances, des Ressources naturelles et de l'Environnement. Il planifie les investissements de 516 millions prévus en trois ans, qui n'ont pas encore été précisés. 

M. Péladeau est le seul président d'un conseil d'administration à participer aux travaux d'un comité ministériel. «Pour électrifier nos transports, j'ai besoin de la collaboration étroite d'Hydro-Québec. Alors le président d'Hydro-Québec, le chef de direction (Thierry Vandal) et certains de ses collaborateurs ont participé à ces rencontres, parce que c'est ma façon à moi d'associer les différents partenaires. Et n'oubliez pas que le gouvernement du Québec est actionnaire à 100% d'Hydro-Québec», a justifié Mme Marois. 

«Je pense que c'est normal que des personnes qui servent l'État à des postes stratégiques viennent parfois enrichir la réflexion d'un comité ministériel. Dans ma carrière un peu courte, j'ai eu le privilège d'avoir ce genre de service», a renchéri le vice-premier ministre et doyen des députés, François Gendron. Il affirme avoir déjà sollicité le point de vue des prédécesseurs de M. Péladeau. Mais le président d'Hydro-Québec assistait-il alors aux réunions très privées du comité ministériel? «On est dans les détails, là», a-t-il répondu. 

«Arrêtez de voir des messages partout, a-t-il ajouté. Est-ce qu'il a une expertise dans le domaine de l'économie, de la planification, pour exporter une expertise ? Je crois que oui. Alors on a le droit de la consulter.» 

M. Péladeau, ancien patron de Quebecor, a été nommé en mai dernier à la tête du conseil d'administration de la société d'État.

Il a récemment nié les rumeurs voulant qu'il fasse bientôt le saut en politique avec le Parti québécois.