Les employés du gouvernements, des réseaux de la santé et de l'éducation devraient conserver le droit de porter des signes religieux visibles. Les juges, les policiers, les procureurs de la Couronne, tous ceux qui représentent le pouvoir coercitif de l'Etat devraient en être privé toutefois.

C'est ce que préconise Québec solidaire dans un projet de loi déposé à l'Assemblée nationale par Françoise David, députée de Gouin. «Oui à une laïcité accrue de l'Etat et des institutions mais oui aussi au respect des libertés fondamentales» dira Mme David. Elle se désole des intentions du gouvernement de durcir le ton dans ce débat, d'être plus coercitif en imposant des balises plus serrées au pouvoir de retrait initialement prévu. «Le gouvernement abandonne Montréal» résume-t-elle rappelant que dès la publication du projet de charte, de nombreuses municipalités et institutions de l'Ile de Montréal avaient l'intention de se soustraire de son application.

Dans sa proposition, Québec-Solidaire rejoint les propositions faites il y a quelques jours par l'ancien premier ministre Jacques Parizeau. Pour Québec-Solidaire, le crucifix de l'Assemblée nationale devrait être retiré, et remplacé par une fleur de lys.

Pour Mme David et le député Amir Khadir, le gouvernement devrait adopter ces mesures dans un premier temps et commander des études sur l'a-propos d'aller plus loin, comme le préconise le Conseil du statut de la femme. «Il n'y a pas le feu» de lancer M. Khadir, qui déplore que le gouvernement puisse faire d'une question aussi délicate un enjeu électoral. «Exacerber des sentiments xénophobes c'est quelque chose dont on s'attends d'un parti de droite, pas du Parti québécois» a-t-il résumé.