Le député caquiste, Jacques Duchesneau, affirme ne pas avoir voulu entacher la réputation d'André Boisclair la semaine dernière, mais s'est bien gardé de reparler de la consommation de cocaïne de l'ancien ministre péquiste.

Lisant une déclaration écrite, sans se prêter à des questions, l'ancien policier a soutenu avoir agi «sans intentions malicieuses» la semaine dernière -il avait établi publiquement un lien entre la consommation illicite de l'ex-ministre et une subvention à un entrepreneur qui collaborait avec les Hell's Angels. 

Dimanche, M. Boisclair avait annoncé son intention de poursuivre M. Duchesneau, son chef François Legault et la Coalition avenir Québec. Il avait soutenu sans appel n'avoir jamais eu de «dette» envers le crime organisé.

Pour M. Duchesneau, au-delà de la querelle judiciaire, «une question reste en suspens. «L'attribution d'un contrat à quatre jours d'une élection est contestable, troublante et mérite d'être débattue. Que pense le gouvernement de la décision d'André Boisclair d'accorder une subvention  de 2,6 millions à la veille d'une élection», a lancé l'ex-policier.

«Je revendique le droit de poser des questions, c'est mon devoir de le faire comme critique en matière d'intégrité. C'est ce que j'ai fait, soulever des questions qui me semblaient légitimes 

Mon intention n'est ni malicieuse ni empreinte de mauvaise foi» a-t-il insisté.

Pour M. Duchesneau, «l'objectif n'est pas de ternir la réputation d'André Boisclair ou de qui que ce soit. Dans ma vie je me suis donné comme règle de ne jamais attaquer les individus, mais de critiquer les idées.

De bonne foi, je considère que les informations portées à la connaissance de tous, justifient que je soulève ces questionnements. Je pense qu'il s'agit d'interrogations légitimes, je suis désolé si certains ont pu en être offensés. Je pense que les citoyens ont le droit d'aller au fond des choses» a-t-il dit.

La CAQ paiera les frais d'avocat si elle perd

Placée sur la sellette, la CAQ a décidé mardi de payer les frais d'avocats et les dommages s'il advenait qu'elle, ou ses représentants perdent en cour dans la cause en litige que veut déposer l'ancien ministre André Boisclair.

Normalement, les frais de M. Jacques Duchesneau et de son chef François Legault auraient pu être couverts par l'Assemblée nationale, puisque les gestes reprochés ont été posés dans l'exercice de leur fonction de député. Or, de préciser le porte parole de la CAQ, Jean-François Del Torchio, il a été décidé que si le parti ou ses représentants étaient trouvés coupables de libelle, ils allaient payer la note.

Dans le cas d'un règlement hors cour, courant en ces matières, ce sont les fonds publics qui épongeront la facture de MM Duchesneau et Legault de même que celle du parti. La décision de payer pour la CAQ ne se prendra qu'au moment où un jugement tombera, ce qui pourrait prendre plusieurs mois.