Des entrepreneurs auraient financé illégalement l'Action démocratique du Québec (ADQ), alors que le parti était dirigé par Mario Dumont, annonce Radio-Canada.

C'est l'entrepreneur Lino Zambito, connu pour avoir déjà lancé de nombreux pavés dans la mare dans le cadre de la commission Charbonneau, qui a allégué avoir financé l'ADQ par le biais d'un système de prête-noms. Des chèques de proches auraient été émis puis remboursés pour masquer la manoeuvre de financement.

En décembre dernier, La Presse annonçait que les enquêteurs du Directeur général des élections étaient sur le point de rencontrer M. Zambito, qui avait alors promis de nouvelles révélations, notamment sur le financement de l'ADQ.

Radio-Canada accuse le sénateur conservateur Leo Housakos, alors responsable du financement de l'ADQ, d'avoir approché Zambito pour qu'il finance le parti aujourd'hui disparu.

Selon M. Zambito, des rencontres auraient eu lieu entre l'ex-chef de l'ADQ et divers entrepreneurs, lesquels s'attendaient à recevoir une contrepartie à leurs gestes.

M. Zambito allègue également que Mario Dumont était au courant de ces agissements, ce que le principal intéressé a nié en bloc.

La commission Charbonneau n'a pas évoqué, jusqu'alors, un éventuel financement illégal de l'ADQ avec un tel système. «J'ai d'ailleurs été étonné de ne pas avoir été questionné plus que ça sur l'ADQ lorsque j'ai comparu devant la Commission», avait confié Lino Zambito à La Presse en décembre 2012.

Selon Radio-Canada, le Directeur général des élections du Québec mène une enquête sur des dons illégaux d'au moins 800 000 $ qui auraient été octroyés à l'ancien parti.

Mario Dumont a été chef de l'ADQ de 1994 à 2008, année où il a quitté les rênes du parti après une sévère défaite électorale.

Leo Housakos, aujourd'hui sénateur conservateur, a été un rouage crucial du financement de l'ADQ pendant plusieurs années, et l'une des clés du succès du parti en 2007.