Contrairement à ce que dit le gouvernement Marois, et ce que disait le gouvernement Charest avant lui, les services aux citoyens écopent bel et bien des compressions budgétaires. Et des personnes vulnérables, âgées ou handicapées, en souffrent.

> Le rapport annuel de la protectrice du citoyen

C'est le constat que fait la protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, dans son rapport annuel qui a été déposé à l'Assemblée nationale mercredi. Comme ce rapport couvre l'année 2012-2013, il concerne à la fois la gouverne du Parti libéral et celle du Parti québécois.

Mme Saint-Germain affirme que l'écart entre les services annoncés et ceux réellement accessibles se creuse toujours «en raison des pressions budgétaires qui se font sentir de façon intensifiée».

«Avec chaque annonce de compression revient la formule consacrée que les services directs à la population ne seront pas touchés. Ce n'est plus vrai», soutient-elle.

Elle souligne que devant la pénurie de ressources, mais aussi des besoins croissants, les ministères et organismes renvoient de plus en plus les citoyens à des organismes communautaires et à des entreprises privées par le biais d'ententes de services. La protectrice n'a pas de réserve quant au principe de ces ententes, mais elle déplore que le contrôle de la qualité de services soit insuffisant. Elle condamne cette forme de «déresponsabilisation envers le résultat concret pour les citoyens (...) Plusieurs sont des personnes vulnérables qu'il ne faut surtout pas abandonner à leur sort».

Elle relève par ailleurs le manque d'encadrement et de vérification de la qualité des soins dans certaines résidences d'hébergement privées vers lesquelles le réseau public dirige des personnes âgées en perte d'autonomie en attendant que des places se libèrent dans des CHSLD publics. 

Des lacunes du même genre ont été observées concernant des ressources intermédiaires et de type familial qui hébergent des personnes handicapées physiques et intellectuelles rattachées par contrat au réseau public. «Le ministère de la Santé et des Services sociaux n'a effectué aucune visite d'appréciation (de la qualité des soins) dans ce type de ressources en 2012-2013», souligne la protectrice. 

Elle ajoute que le ministère de la Famille doit resserrer la surveillance envers les garderies en milieu familial et les bureaux coordonnateurs qui les supervisent (ce sont des CPE) pour s'assurer de la qualité des services et du respect des normes.