L'entrepreneur Paul Sauvé était bien plus près du Parti québécois que des libéraux, a souligné hier en fin de journée le chef parlementaire du PLQ, Jean-Marc Fournier. Renvoyant dans la cour du gouvernement l'entrepreneur malheureux, M. Fournier insiste: sa présence à un cocktail de financement - une contribution de 1000$ - n'a en rien incité le gouvernement à donner le feu vert à son projet, la rénovation de la façade de l'église St. James, un engagement de près de 3 millions de dollars.

Arrivés au pouvoir en 2003, les libéraux s'étaient retrouvés avec près de 100 millions d'engagements du ministre des Affaires municipales André Boisclair, des promesses pour lesquelles les fonds n'étaient pas budgétés. «On a tenu à respecter la signature du gouvernement», d'expliquer M. Fournier - les projets liés à l'assainissement des eaux sont passés d'abord, puis d'autres initiatives, comme celle de M. Sauvé, ont obtenu le feu vert. «Sa participation à un cocktail-bénéfice n'a rien changé, on a trouvé les fonds nécessaires pour tous les dossiers», persiste M. Fournier, rappelant que les fonctionnaires des Affaires municipales et ceux de la Ville de Montréal avaient approuvé le projet.

Livre-choc

Dans un livre-choc, L'industrie de la corruption, publié chez VLB, M. Sauvé soutient qu'il avait, avant l'arrivée des libéraux au pouvoir, «investi trois cent mille dollars en cocktails et en soupers de financement». Il était un confrère de classe d'André Boisclair et de l'ancien président du PLQ, Marc-André Blanchard, au collège Jean-de-Brébeuf, des relations qu'il a toujours maintenues.

Dans son témoignage à la commission Charbonneau, libéré en fin de journée d'un interdit de publication, l'entrepreneur a soutenu avoir organisé un cocktail de financement, en novembre 2003, pour l'association libérale de Châteauguay, circonscription de Jean-Marc Fournier. Hier, M. Fournier s'est inscrit en faux, c'est l'association qui avait organisé l'événement, les pièces nécessaires pour le démontrer ont été déposées à la Commission par l'avocat du PLQ, Michel Descary. M. Sauvé avait retenu les services de la firme BCP pour l'organisation de ses communications. Dans son témoignage, il a soutenu que la firme avait contribué à le mettre en contact avec M. Fournier. En fait, à son arrivée au cocktail, M. Sauvé avait simplement demandé à un employé de BCP de le présenter au ministre, a expliqué M. Fournier, hier.

BCP nie les propos de Sauvé

Dans un communiqué diffusé sur-le-champ, la firme BCP nie catégoriquement les propos de l'entrepreneur Paul Sauvé. On réfute surtout le fait d'avoir recommandé à Sauvé de participer à des activités de financement politique afin de faire approuver son projet, des propos «sans fondement», affirme BCP.

Le seul mandat donné au vice-président Jean-Louis Dufresne, au sujet de l'église St. James et de la firme LM Sauvé, consistait en conseils en communication et relations publiques, poursuit l'agence.

«BCP est une agence de communication et de marketing, et non une agence de lobbying, ainsi jamais n'a-t-elle agi à ce titre dans ce dossier», a conclut BCP.

Photothèque Le Soleil

Paul Sauvé