Pour que Montréal ne se soustraie pas à la charte des valeurs, Jean-François Lisée songe à limiter le droit de retrait. Mais le ministre responsable du projet, Bernard Drainville, croit qu'il ne faut pas brûler les étapes.

La période de consultation n'est pas terminée, rappelle-t-il. Il serait donc prématuré de se positionner tout de suite. «À partir du moment où tu dis aux citoyens: donnez-moi vos avis, vos suggestions, vos idées, il faut être prêt à les écouter.»

M. Drainville a déjà déposé le document d'intention pour sa charte des valeurs québécoises. Il a lancé une consultation publique qui coûtera 1,9 million de dollars aux contribuables, soit une somme équivalente au budget de promotion du Plan nord libéral. Le site internet du gouvernement a reçu plus de 100 000 visites uniques et 12 000 commentaires. Le ministre veut montrer que le projet de loi, dont la rédaction est déjà avancée, tiendra compte de ces éléments.

À son retour d'un voyage en Afrique, le ministre de la Métropole, Jean-François Lisée, a indiqué cette semaine que le gouvernement était prêt à bonifier la charte. Mais il a aussi précisé la nature de certaines bonifications envisagées. Tous les maires de la région de Montréal, ainsi que les candidats, menacent d'utiliser le droit de retrait prévu dans le projet de charte des valeurs. Un problème auquel il faut répondre, croit-il. «Ce n'est pas conçu pour que toute une région puisse s'exclure. C'est comme si Camille Laurin avait dit: «on va faire la loi 101, sauf à Montréal !» C'est pourquoi on dit que sur cet aspect de la transition, on est à l'écoute, on reçoit les propositions. Et il y aura des bonifications.»

Le ministre de la Métropole a rappelé que le droit de retrait doit être une mesure de transition, et non de dérogation systématique. Selon ce qui est actuellement proposé, un droit de retrait de cinq ans, renouvelable, serait offert aux municipalités, cégeps, universités et hôpitaux.

Mais aucune modification n'est encore prévue à cet égard, a prévenu son collègue Bernard Drainville. «On demande aux Québécois de nous dire ce qu'ils en pensent. Une fois qu'ils nous l'auront dit, on va prendre ces commentaires-là, puis on va voir comment on peut améliorer et bonifier le projet. Il n'y a aucune porte de fermée.»