Le débat sur la charte des valeurs concerne les Québécois et doit être mené entre Québécois, a fait comprendre mercredi le secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Abdou Diouf.

«C'est le problème des Québécois», a répondu le diplomate de passage à l'Assemblée nationale lorsqu'un reporter lui a demandé ce qu'il pensait des orientations du gouvernement péquiste en matière de laïcité.

Champion de la cause des droits de la personne, M. Diouf n'a pas voulu se prononcer sur le fond de la question, rappelant néanmoins qu'il avait dirigé pendant 30 ans un pays - le Sénégal - dont la constitution est «laïque», «sociale» et «démocratique».

Après un entretien avec la première ministre Pauline Marois en matinée, M. Diouf prononcera une allocution plus tard en après-midi devant l'Assemblée nationale, un événement plutôt exceptionnel.

D'autre part, la suggestion de François Legault d'évacuer le débat sur la charte en adoptant un projet de loi à toute vapeur va rester lettre morte.

Le ministre responsable, Bernard Drainville, a indiqué en point de presse qu'il voulait laisser tout le temps nécessaire à la population de s'exprimer sur la proposition gouvernementale.

Jusqu'ici, plus de 10 000 citoyens ont émis leurs commentaires à propos de la charte sur la page web lancée à cet effet et le débat pourrait durer encore «plusieurs semaines», a indiqué le ministre, en point de presse.

M. Drainville a salué «l'ouverture» manifestée la veille par le chef de la Coalition avenir Québec, tout en précisant ne pas vouloir bousculer l'opinion.

Selon le ministre, il est prématuré d'entreprendre des pourparlers avec les partis d'opposition alors que le débat public est en cours et que le projet de loi n'est pas encore déposé.