Le Parti libéral du Québec (PLQ) fait sans succès du maraudage auprès de députés de la Coalition avenir Québec (CAQ). Christian Dubé, vedette économique du parti, et au moins un autre caquiste ont été approchés.

Le chef de la CAQ, François Legault, a confirmé l'opération de charme, sans vouloir identifier les cibles. «Ce que je peux vous dire, c'est que Philippe Couillard a frappé tout un noeud, parce qu'on a une équipe unie. Personne n'a le goût de se joindre à un technocrate qui veut défendre le statu quo», a-t-il lancé. 

Son porte-parole en matière de Finances, Christian Dubé, a indiqué avoir été courtisé indirectement. «Je n'ai reçu aucun coup de téléphone. Il y a du maraudage qui se fait dans les cafétérias, mais moi, je n'ai pas été approché. (...) Les gens nous disent: je te donne ma place si tu viens chez nous», a-t-il expliqué. Il a ajouté en anglais qu'il y a eu «différentes façons pour eux de me demander si j'étais intéressé à les joindre». 

MM. Dubé et Legault y voient une preuve de l'incapacité du nouveau chef Philippe Couillard à recruter des candidats économiques de qualité depuis le départ annoncé de l'ancien ministre des Finances, Raymond Bachand. «J'ai fait le choix de François Legault», a expliqué M. Dubé, qui avait quitté l'année dernière son poste bien payé de président de la filiale européenne de Cascades pour se joindre à la CAQ. 

Une volée pour les deux comiques

Le leader parlementaire de la CAQ, Gérard Deltell, a aussi dit s'être déjà fait approcher par un autre parti, sans vouloir préciser la date ou le contexte. «Ça fait cinq ans que je suis en politique, et c'est arrivé de temps en temps. Ça faut partie du folklore politique de se faire courtiser, il n'y a rien de neuf», a-t-il raconté. 

Il a dit n'avoir aucun intérêt à se rallier à l'équipe de Philippe Couillard, qui «veut augmenter les taxes». Il ajoute que l'électorat n'a pas de pitié pour les transfuges. «Souvenez-vous des deux comiques qui ont quitté l'ADQ. Deux mois plus tard, ils mangeaient une volée dans leurs comtés, et tant mieux», a lancé l'ex-chef de l'ADQ, en référant à Pierre-Michel Auger et André Riedl. 

La CAQ a aussi eu trois transfuges péquistes, François Rebello et Benoît Charrette (défaits aux dernières élections) et Daniel Ratthé. 

Le caquiste Éric Caire, autre député aguerri de la CAQ, indique quant à lui ne pas avoir été approché. «Philippe Couillard, j'ai été son critique pendant 18 mois, et ça va me faire plaisir de continuer à lui rentrer dedans.»