La Charte des valeurs québécoises, dont le projet sera déposé la semaine prochaine à l'Assemblée nationale, définira l'importance de l'égalité entre l'homme et la femme. Elle posera également le principe de la laïcité de l'État, et ainsi celui de la neutralité religieuse que doivent respecter tous les employés de la fonction publique, qui ne pourront plus porter de signes religieux.

C'est ce qu'a expliqué le député de Marie-Victorin, ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne, et président du comité ministériel de l'identité, Bernard Drainville, lors d'une longue entrevue accordée mardi soir à Radio-Canada.

Comme il abordait souvent la question de l'égalité homme-femme, on a demandé à M. Drainville si le climat social actuel nécessitait l'urgence de légiférer sur la question.

«La moindre des choses est que l'État dise à ses concitoyens que peu importe leurs origines, religions ou croyances, ils ont droit au même respect et aux mêmes droits. La meilleure façon de protéger le droit à l'égalité est par la neutralité. La meilleure façon de respecter le droit à toutes les religions est que l'État n'ait pas de religion», a défendu le ministre Drainville.

Ainsi, selon ce principe qui serait inscrit dans la Charte des valeurs québécoises, les employés de la fonction publique - comme les professeurs ou le personnel hospitalier - ne pourront plus arborer de signes religieux dans leur milieu de travail.

«Quand tu travailles pour l'État, ce n'est pas un droit, c'est un choix. Et avec ce choix viennent des responsabilités. Et l'une de ces responsabilités, c'est d'être neutre», a dit M. Drainville.