Voilà bien une dizaine de jours que François Legault et son équipe sillonnent le Québec pour faire la promotion de leur Projet Saint-Laurent. Pourtant, ils peinent à imposer leurs thèmes dans l'actualité.

Hier, alors que M. Legault était de passage dans l'est de l'île de Montréal pour discuter de l'avenir des terrains des anciennes raffineries de Shell, il a plutôt répondu à des questions concernant les récents sondages politiques.

Quelques jours plus tôt, toujours dans le cadre de cette tournée, le chef de la Coalition avenir Québec avait cette fois été invité à parler de la charte des valeurs québécoises. S'il ne va pas jusqu'à dire qu'il prêche dans le désert en ce qui concerne son plan de développement économique Projet Saint-Laurent, il reconnaît tout de même que l'exercice n'est pas facile.

«C'est difficile entre les campagnes électorales, je vous avoue, c'est notre principal défi, on le voit aujourd'hui avec les sondages», a-t-il expliqué. Hier, un sondage publié dans le quotidien Le Devoir révélait que le Parti québécois a gagné 5 points dans les intentions de vote au cours de l'été, tandis que la CAQ en a perdu un.

«Depuis quelques mois, les gens appuient Philippe Couillard parce qu'il est en lune de miel, et Pauline Marois parce qu'elle s'est bien occupée du drame à Lac-Mégantic», s'est défendu M. Legault.

Développement économique

Pendant ce temps, aucun de ces deux chefs n'a avancé de grande idée en matière d'économie, selon lui. «Quand on demande aux gens quelle est leur priorité, ils répondent l'économie, les finances publiques, réduire les taxes, soutient le chef de la CAQ. Il va falloir avoir éventuellement un vrai débat d'idées.»

M. Legault cite en exemple les terrains des anciennes raffineries de Shell qu'il a visités en matinée et qui présentent à ses yeux un grand potentiel. «Il y a une opportunité exceptionnelle à Montréal-Est de faire du développement économique et de redonner accès aux berges, de faire une piste cyclable [...]. Ça prend un leadership et on ne le sent pas au gouvernement du Québec.»

Par ailleurs, le chef de la CAQ a réagi à une récente sortie de Pauline Marois voulant qu'elle songe à renoncer à tenter de faire adopter le projet de loi 14, dont l'un des objectifs centraux est de réformer la Charte de la langue française.

M. Legault se désole de ce possible recul, car, selon lui, certaines modifications s'imposent, notamment pour favoriser une meilleure intégration des immigrants.

- Avec La Presse Canadienne