Le ministre Alexandre Cloutier s'en prend au Directeur général des élections (DGE), lui reprochant d'avoir embauché une ancienne candidate libérale au poste de directrice de scrutin.

Il s'agit de Martine Girard, qui a porté les couleurs du PLQ dans Jonquière lors des deux dernières élections générales. Elle vient d'être nommée directrice de scrutin dans la circonscription de Dubuc, au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Alexandre Cloutier a critiqué cette nomination sur le réseau social Twitter, jeudi. «Le DGE engage l'ancienne bras droit du ministre libéral dans Dubuc (Serge Simard) et ancienne candidate libérale à titre de directrice de scrutin... dans Dubuc !», a écrit le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes. Le député de Lac-Saint-Jean a ajouté dans un deuxième message : « Le poste de directeur de scrutin doit non seulement s'exercer en toute neutralité, mais il doit aussi y avoir APPARENCE de neutralité».

Le bureau du DGE a répliqué quelques heures plus tard. Toujours sur Twitter, il a indiqué qu'«un ex-candidat peut se présenter à un concours public», comme le prévoient les règles en vigueur. Il a fait valoir que le processus de sélection est «très rigoureux». La nomination est faite «selon l'ordre de mérite des candidats, établie sur la base de critères de compétence et d'aptitudes». «N'oublions pas que le (directeur de scrutin) prête serment d'exercer en toute neutralité», a-t-il conclu.

En entrevue à La Presse, le porte-parole du DGE, Denis Dion, a soutenu que «les électeurs de Dubuc doivent avoir confiance en Mme Girard. On pense qu'elle va faire un bon travail». Il a plaidé que Mme Girard, comme les autres candidats, a été soumise à une «entrevue serrée» et que les dossiers ont été analysés par un comité de sélection. «La partisanerie politique passée, ce n'est pas une affaire qui est prise en considération», a-t-il dit. Le fait que Mme Girard ait été candidate en 2008 et 2012 «ne l'empêche pas de faire un excellent travail de gestion de ressources matérielles, humaines et financières». Elle connaît sûrement plus le déroulement d'une élection que la plupart des citoyens, a ajouté M. Dion.

Sur son site web, le DGE explique qu'un directeur de scrutin est nommé dans chacune des 125 circonscriptions pour veiller au bon déroulement de l'élection.