La charge du gouvernement Harper contre la gouvernance souverainiste est loin de déplaire au ministre responsable du dossier, Alexandre Cloutier.

La charge du gouvernement Harper contre la gouvernance souverainiste est loin de déplaire au ministre responsable du dossier, Alexandre Cloutier.

«Je me réjouis de voir que le fédéral est maintenant prêt à justifier ses décisions et à les défendre publiquement. Au moins, on aura un interlocuteur avec qui débattre», lance-t-il.

Le lieutenant du premier ministre Harper au Québec, Christian Paradis, dénonçait vendredi à La Presse la gouvernance souverainiste, une façon selon lui pour le gouvernement péquiste de «créer de la chicane». Après avoir systématiquement évité les confrontations, le gouvernement conservateur promet désormais d'être «plus combatif.»

Le débat peut commencer, croit M. Cloutier. Selon lui, Ottawa essayait auparavant de «cacher ses décisions contraires au consensus québécois». Il donne l'exemple de la réforme de la formation de la main-d'oeuvre et de la fin des avantages fiscaux consentis aux fonds des travailleurs de la FTQ et de la CSN, deux mesures annoncées sans consultation, ainsi que de la réforme de l'assurance-chômage, noyée dans un projet de loi mammouth. À Québec, aucun parti n'appuie ces mesures.

«Ils font même de la publicité sur la formation de la main-d'oeuvre alors qu'il n'y a pas encore d'entente», déplore M. Cloutier. Le ministre responsable des Affaires intergouvernementales rappelle que les provinces devraient s'unir cet été au Conseil de la fédération pour dénoncer Ottawa.

Les sondages accordent aux gouvernements Harper et Marois un taux d'insatisfaction élevé d'environ 70%. Une chicane avec le fédéral pourrait aider le gouvernement péquiste. Mais M. Cloutier soutient que cela n'explique pas ses critiques, ni la commande d'un rapport sur les empiétements du fédéral dans les compétences provinciales. «C'est ironique qu'on nous accuse de chercher la chicane, répond-il. Ce n'est pas nous qui avons mis fin à des ententes qui faisaient consensus au Québec, c'est Ottawa. Et quand j'ai parlé de fédéralisme paternaliste et dominateur, je ne faisais que reprendre l'expression utilisée par M. Harper en 2005 dans son fameux discours de Québec. Il promettait d'y mettre fin, mais c'est maintenant pire que jamais.»

En conférence de presse à Montréal pour l'annonce de subventions au Nunavut, la première ministre Pauline Marois a assuré que l'intention de son gouvernement n'était pas de semer la zizanie mais de s'assurer « que le Québec soit respecté dans ses compétences et que les dédoublements ne soient pas assumés en termes de coûts par les Québécois. »