Le gouvernement du Québec demande à Ottawa de maintenir la suspension des renvois pour les quelque 5000 ressortissants haïtiens actuellement au Québec et dont la demande d'asile a été rejetée.

Pour l'heure, un ressortissant qui ne présente aucun danger pour la sécurité des citoyens peut demeurer au Canada, même s'il s'est vu refuser le statut de réfugié.

Québec justifie sa requête faite au ministre canadien de l'Immigration, Jason Kenney, en invoquant la situation précaire qui prévaut toujours dans le pays des Antilles depuis le séisme de janvier 2010.

Le ministre des Relations internationales du Québec, Jean-François Lisée, aimerait également que les demandeurs d'asile qui ont essuyé un refus depuis au moins trois ans soient autorisés à demander leur résidence permanente, afin qu'ils «puissent participer pleinement à la société québécoise».

Les personnes avec un statut précaire pourraient ainsi bénéficier du système de santé public, notamment.

Ottawa envisage de mettre un terme à la suspension des renvois pour les ressortissants haïtiens, mais attend les conclusions d'un rapport sur l'évolution de la situation dans leur pays d'origine avant d'agir.

Le Haut Commissariat des Nations unies a toutefois prévenu les autorités canadiennes que les conditions de vie étaient toujours critiques.

L'Afghanistan, la République démocratique du Congo, le Zimbabwe et l'Irak sont aussi visés par une suspension de renvois.

«Plusieurs de ces ressortissants étrangers vivent sous une suspension de renvoi depuis de nombreuses années. Pourquoi attendre la fin de la suspension des renvois pour leur offrir une chance de s'établir», a ajouté M. Lisée.

«Nous avons une responsabilité envers les personnes qui habitent au Québec et qui sont aux prises avec un statut précaire afin qu'elles aient la possibilité de régulariser leur statut», a-t-il dit.