Pas question de décréter la tutelle pour la Ville de Montréal, dont le maire Michael Applebaum a été arrêté ce matin, a souligné le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault.

L'envoi par Québec d'un observateur pour veiller au fonctionnement de la ville est toutefois «une option qui est examinée» dira-t-il en entrevue à La Presse. Plus tôt en journée, l'ancien ministre péquiste des Affaires municipales Rémy Trudel proposait qu'on envoie Louis Roquet, l'ancien directeur de la Ville de Montréal, veiller au grain jusqu'aux élections du 3 novembre.

En revanche, le maire qui fait face à quatorze chefs d'accusation doit démissionner, selon le ministre. M. Gaudreault a rappelé que «la situation à Montréal est différente de Laval. Il y a un directeur général, il n'y en avait plus à Laval. Il y a des partis d'opposition à Montréal, il n'y en avait pas à Laval. Pour toutes ces raisons, on pense qu'il n'est pas approprié d'appliquer une tutelle à Montréal» de résumer M. Gaudreault, quelques heures avant l'intervention, attendue, de la première ministre Pauline Marois.

«Montréal est la métropole, on ne peut prendre une telle décision à la légère» a-t-il souligné.

Il approuve la lecture de Louise Harel, pour qui un remplaçant doit être trouvé parmi les élus montréalais, chez ceux qui ne seront pas candidat au poste de maire aux élections de novembre. «L'exécutif de coalition était une bonne formule, d'avoir quelqu'un qui ne se présentera pas comme maire est bien, il faut être dans cet univers, et on suivra ce que le conseil municipal va décider», soulignera M. Gaudreault.

La nomination d'un maire par intérim est prévue à la Charte de Montréal, «comme quand M. Tremblay a démissionné M. Applebaum a été nommé, ce sera le même processus», souligne-t-il.

Pour lui le maire Applebaum n'a guère le choix de quitter ses fonctions. En vertu de la loi adoptée ce printemps à l'Assemblée nationale, tout citoyen ou même le gouvernement pourrait demander à la Cour de suspendre un maire qui fait face à des accusations selon la loi 10. «Il y a une procédure d'urgence pour suspendre un élu de ses fonctions», de souligner le ministre, semblant confiant que M. Applebaum se désistera sous peu. «Il a eu plusieurs appels à la démission pas seulement de moi». 

L'image du Québec est altérée, «ce sont des moments importants, les institutions marchent et c'est une des raisons pour lesquelles M. Applebaum doit quitter, pour préserver la confiance envers les institutions».

Pas question toutefois, «de verser dans le cynisme et la précipitation» et la meilleure façon de prévenir de nouveaux dérapages est d'assurer une forte participation aux élections du 3 novembre a-t-il prévenu.