Les Cris auront désormais leur mot à dire sur le développement de leur territoire. Ils ont conclu une entente « historique » avec Québec grâce à l'adoption du projet de loi 42, s'est réjoui jeudi le grand chef du Conseil des Cris, Matthew Coon Come. «Aujourd'hui nous tournons la page sur le passé et nous entamons un nouveau chemin», a-t-il lancé.

En vertu de cette entente, les deux nations siégeront ensemble dans un nouveau gouvernement responsable de la municipalité de la Baie-James, un immense territoire au nord du 48e parallèle. Il s'agira du gouvernement régional Eeyou Istchee Baie-James. Les Cris et les Jamésiens y disposeront du même nombre de sièges. Au lieu de devoir contester les ententes prises par les Jamésiens, les Cris y participeront. On passe donc de la confrontation à la collaboration, se réjouit M. Coon Come.

Il s'est rendu à l'Assemblée nationale pour exprimer sa «satisfaction profonde» de voir se conclure ce «véritable partenariat» qui met fin à «l'exclusion honteuse». Une première dans l'histoire du Canada, a-t-il souligné. La loi adoptée par le gouvernement Marois fait suite à une entente de principe conclue sous le gouvernement Charest en 2011.

«On va octroyer à la nation crie des droits concernant la propriété de certaines terres ainsi que des droits exclusifs en matière de chasse, de pêche et de piégeage. Le but était aussi de contribuer à l'autonomie gouvernementale par la création de différentes organisations publiques gérées par la nation crie et de renforcer les relations institutionnelles entre les Cris et le gouvernement du Québec», explique Élizabeth Larouche, ministre déléguée aux Affaires autochtones.

Les Cris habitent ce territoire depuis près de 5000 ans. Ils pourront maintenant en gérer l'aménagement, un pouvoir important entre autres pour le développement minier. Si on veut construire une route, les Cris pourront par exemple prévenir à l'avance si elle empiète sur in territoire ancestral ou de chasse.