Le député péquiste Daniel Breton tente d'échapper à la comparution devant une commission parlementaire.

Dans une lettre rendue publique vendredi, l'ex-ministre de l'Environnement se questionne sur la «pertinence» de cette convocation et affirme que le mandat de la commission «semble prendre des allures de tribunal».

Rappelons que l'opposition veut faire la lumière en commission parlementaire sur la visite de M. Breton au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), le 24 octobre dernier. Les libéraux accusent l'ex-ministre d'ingérence dans un organisme quasi judiciaire.

Jusqu'à maintenant, c'est le successeur de M. Breton à l'Environnement, Yves-François Blanchet, qui a comparu devant la commission, mais les partis d'opposition ont par la suite transmis une convocation au bouillant député péquiste pour l'entendre.

M. Breton a répondu vendredi à la présidente de la commission parlementaire des transports et de l'environnement, Fatima Houda-Pépin. Dans sa lettre, il estime qu'il a démenti les accusations d'ingérence. Il soutient également que les commissaires du BAPE ont confirmé devant les membres de la commission qu'il s'agissait d'une visite de courtoisie.

Selon lui, l'opposition refuse de prendre sa parole dans ce dossier, alors que les règles de l'Assemblée nationale ne permettent pas de remettre en question la parole d'un parlementaire, a fait remarquer M. Breton.

Il rappelle par ailleurs que le mandat de la commission en est un de contrôle parlementaire visant un membre de l'exécutif, alors qu'il n'est même plus ministre en titre.

Enfin, il termine sa missive en affirmant qu'il a «tout dit», qu'il a été «des plus transparents», qu'il n'a «fait aucune ingérence» ni «aucune intimidation». Il conclut en demandant des précisions à la présidente sur le «caractère contraignant de cette convocation».

En effet, si cette convocation a valeur d'une sommation à comparaître, ce que la commission a le pouvoir de faire, M. Breton pourrait bien ne pas pouvoir s'esquiver. Ce sera à Mme Houda-Pépin de définir s'il y a un caractère contraignant à cette convocation.

L'opposition libérale a réagi promptement à la lettre de M. Breton, elle qui désire ardemment l'entendre en commission.

Selon le porte-parole de l'aile parlementaire du PLQ, Charles Robert, il est clair que le PQ cherche à laisser traîner l'histoire dans l'espoir que la controverse s'éteigne d'elle-même.

«On trouve ironique que M. Breton, qui a longtemps demandé à pouvoir s'expliquer, refuse maintenant de le faire.»