Avant la pause estivale, le gouvernement péquiste devrait connaître les dessous au sujet des millions de dollars en extras facturés depuis trois ans. Il a commandé un audit externe à la firme KPMG pour passer au peigne fin les extras accordés sur les chantiers et formuler recommandations.

La Presse avait révélé l'intention du ministre des Transports, Sylvain Gaudreault, cet hiver. «Il n'est pas exclu qu'on fasse par la suite des recours pour récupérer de l'argent, s'il s'avère que des procédures ont été viciées», indiquait alors le ministre.

Le rapport final doit être remis au plus tard le 10 juin, selon le mandat consulté par La Presse. KPMG doit examiner les avenants (extras) dans les contrats de service en projets et travaux de construction et en technologie de l'information pour les trois derniers exercices financiers, de avril 2010 au 31 mars 2013.

On cible ainsi le ministère des Transports du Québec (MTQ), la Société immobilière du Québec (SIQ), Infrastructure-Québec (IQ) et le Centre de services partagés du Québec (CSPQ).

La firme se penchera sur la gestion et le suivi des contrats, et vérifiera le processus d'évaluation et l'autorisation des demandes.

KPMG avait déjà réalisé une étude l'automne dernier sur les grands dépassements de coûts. On y apprenait que depuis mars 2012, pas moins de 5 milliards de dollars en factures non prévues s'étaient ajoutées au programme québécois d'infrastructures.

La firme a déjà l'expertise requise. Elle est donc la mieux outillée pour réaliser ce mandat dans le court délai accordé, explique-t-on au gouvernement.

Elle devra «identifier les risques et lacunes dans les contrôles» des extras et «préparer un plan de réalisation des travaux».

Le ministre hallucine

La pratique des extras n'a pas cessé. Dans les huit premiers mois de l'exercice financier 2012-13, plus de 30 millions ont été facturés.

Le ministre Gaudreault racontait en février à La Presse avoir «halluciné» en apprenant que, le 20 septembre, quelques heures après sa nomination, son ministère avait accordé un extra de 2,5 millions de dollars à Louisbourg SBC, alors liée à Tony Accurso, pour un contrat d'une valeur initiale de 4,6 millions.

En se préparant pour l'étude des crédits dans les dernières semaines, il dit avoir pris connaissance de tous les «coûts additionnels» accordés par son ministère. «Ça m'a jeté à terre», raconte-t-il.