Candidat à la succession de Jean Charest, Raymond Bachand confirme avoir discuté récemment avec son adversaire Pierre Moreau d'une stratégie commune si, comme prévu, le Dr Philippe Couillard est en avance au premier tour, dimanche, au congrès à la direction du Parti libéral du Québec.

«Il n'y a pas d'entente à ce moment-ci», a indiqué M. Bachand, joint par La Presse en fin de journée hier. Une entente pourrait survenir, «c'est une question de timing», a-t-il dit, ajoutant que rien n'était conclu pour le moment. Il confirme avoir «tout récemment» discuté avec Pierre Moreau. Les deux hommes s'accrochent à la possibilité d'un second tour de scrutin, dimanche après-midi, quand les délégués libéraux choisiront leur futur chef à l'Auditorium de Verdun.

M. Bachand souligne aussi que dans quelques circonscriptions, son organisation et celle de Pierre Moreau se sont serré les coudes pour barrer la route à Philippe Couillard. Dans le camp Couillard, on maintient depuis deux semaines avoir en poche la majorité nécessaire pour l'emporter au premier tour.

Moreau contredit Bachand, puis se ravise

Curieusement, de son côté, Pierre Moreau a indiqué ne jamais avoir discuté de la stratégie à adopter au second tour avec M. Bachand. «Il n'y a pas d'entente, ce n'est pas exact», a-t-il soutenu dans un entretien avec La Presse. Il a contredit M. Bachand en soutenant n'avoir jamais discuté de ces scénarios avec son collègue et a nié que des discussions aient eu lieu entre les organisations.

Plus tard, devant la contradiction évidente, il a reconnu avoir discuté avec son adversaire Raymond Bachand tout en insistant sur le fait qu'aucune entente n'était bouclée. «Raymond m'a demandé s'il pouvait rencontrer les députés qui m'appuient. Je n'y voyais pas de problème. J'ai fait de même avec certains de ses appuis par la suite.»

M. Moreau soutient que beaucoup de délégués favorables à Raymond Bachand ont souligné qu'ils passeraient dans son camp au second tour. «Je ne sais pas encore ce que je ferai au deuxième tour, cela dépendra si c'est serré ou pas. Alors je n'ai pas encore décidé s'il y aura un mot d'ordre à mes délégués», a-t-il résumé. Pierre Moreau dit aussi ne pas sentir de mouvement «anybody but Couillard» chez les délégués. L'ex-titulaire des Transports est convaincu d'avoir en poche au moins 33% des 2600 délégués choisis.

Radio-Canada affirmait hier que MM. Bachand et Moreau avaient conclu une entente dans l'éventualité d'un deuxième tour, un pacte bien fragile toutefois parce que personne ne peut garantir que ses délégués suivraient un mot d'ordre de ralliement.

Les deux organisations se seraient liguées dans une dizaine de circonscriptions pour bloquer les listes de M. Couillard. Surtout Raymond Bachand, qui aurait rencontré les députés qui appuient Pierre Moreau, pour s'assurer de leur fidélité au cas où leur poulain serait éliminé.