La ministre responsable de l'application de la Charte de la langue française se penchera sur les inspections linguistiques très sévères qu'ont subies certains restaurants, a annoncé samedi son bureau.

Diane de Courcy tient toutefois à respecter l'indépendance de l'Office québécois de la langue française (OQLF), à qui il revient d'appliquer la loi 101, a fait valoir le porte-parole de la ministre, Jean-François Lemieux.

«S'il y a eu du zèle, comme dans l'histoire du Buonanotte, elle va regarder», a expliqué M. Lemieux. C'est sûr qu'elle va questionner, mais on ne va pas aller s'ingérer au niveau de l'OQLF.»

Ce matin, La Presse rapportait qu'un restaurateur du Vieux-Montréal s'était notamment fait taper sur les doigts par une inspectrice de l'OQLF parce qu'un cuisinier avait écrit le mot «steak» sur une liste d'épicerie et parce que les toilettes de son bistro français affichaient les lettres «WC». Les indications «on/off» d'un micro-ondes de la cuisine et des instructions en anglais sur un mélangeur ont dû être censurées avec du ruban adhésif.

Sans parler de ce cas en particulier, le bureau de la ministre a tout de même souligné qu'il ne demanderait pas à l'OQLF de baisser la garde en matière d'application de la Charte. «La prédominance du français, que ce soit en matière dans l'affichage ou sur les menus, doit être respectée», a fait valoir M. Lemieux.

«Exemples isolés»

Par ailleurs, le député Léo Bureau-Blouin a appelé le public à ne pas croire que les quelques cas qui ont fait surface dans les derniers jours représentent l'ensemble du travail de l'Office.

«Il ne faut pas utiliser des exemples isolés pour décrédibiliser l'ensemble de la Charte de la langue française ou la démarche qui vise à renforcer la place du français à Montréal», a affirmé le député. Ce sont quelques cas «qui sont montés un peu en épingle», a-t-il ajouté.

Selon lui, ces anecdotes ne contribuent pas aux réflexions du gouvernement quant à la réforme de la loi 101. «Je souhaite surtout qu'on ait un débat serein sur la question de la langue française», a fait valoir M. Bureau-Blouin.

Il s'exprimait en marge d'une manifestation contre les réformes à l'assurance emploi.