Des députés libéraux reconnaissent que la course à la direction suscite un intérêt relatif, même chez les militants.

Mardi, en marge d'une réunion des députés du Parti libéral du Québec (PLQ) en vue de la rentrée parlementaire, la semaine prochaine, Guy Ouellette a mis quelques secondes avant de répondre à un journaliste qui lui demandait s'il sent de la ferveur chez les militants pour la course à la direction. «Il faudrait définir le mot ferveur», a-t-il finalement laissé tomber. Il a ajouté que l'intérêt se fera davantage sentir au fil des assemblées de circonscription où seront choisis les délégués qui éliront le prochain chef, lors du congrès des 16 et 17 mars.

Pourtant, lundi, dans le bastion libéral de Marguerite-Bourgeoys, une soixantaine de militants seulement ont participé à l'assemblée.

De son côté,  Henri-François Gautrin a parlé tout au plus d'une «certaine ferveur» au PLQ. Il concède que la campagne ne lève pas dans la population. C'est la faute des médias, selon lui. «Vous, vous aimez quand il y a du sang qui coule, et il n'y en a pas qui a coulé... C'est pour ça que la population ne suit pas plus que ça la course», a-t-il lancé.

Lundi, des assemblées du PLQ ont eu lieu dans trois circonscriptions. Dans Marguerite-Bourgeoys, le clan de Pierre Moreau revendique la victoire. Le député de la circonscription, Robert Poëti, affirme que les délégués choisis sont des sympathisants de son poulain.

Philippe Couillard a l'appui des 24 délégués élus dans Louis-Hébert, a assuré son lieutenant et député de la circonscription, Sam Hamad. Il estime que l'ex-ministre de la Santé a également une majorité de partisans chez les délégués élus dans Saint-Hyacinthe; Raymond Bachand croit plutôt que c'est lui. Mais le PLQ n'est pas parvenu à former une délégation complète de 24 personnes dans cette circonscription - 19 militants se rendront au congrès.

Caucus divisé

Comme La Presse l'a souligné la semaine dernière, plusieurs circonscriptions ne pourront envoyer 24 délégués, tant le PLQ y est mal en point. C'est le cas surtout dans les Laurentides et dans Lanaudière.

Le chef intérimaire Jean-Marc Fournier a voulu relativiser la situation. «Il y a du travail à faire dans un parti politique, c'est vrai pour [le PLQ] et pour plein d'autres partis.»

Le caucus libéral est très divisé dans cette course. Ainsi, 13 députés appuient Pierre Moreau; 12 soutiennent Philippe Couillard; 10 favorisent Raymond Bachand, selon une compilation du PLQ.

En conférence de presse, Jean-Marc Fournier a demandé au gouvernement Marois de déposer d'ici le 1er avril des projets de loi pour fixer les redevances sur les ressources minières et les hydrocarbures et pour définir le cadre réglementaire de ces industries. L'objectif est que ces projets soient adoptés avant la pause estivale, mais le PLQ prévient qu'il n'appuiera pas des orientations «mauvaises pour l'économie».

Au pouvoir, les libéraux avaient tenté en vain d'adopter un nouveau régime minier. L'équipe péquiste menée par Martine Ouellet, aujourd'hui ministre des Ressources naturelles, lui avait barré la route. C'est maintenant au tour du PLQ de mettre de la pression sur elle. En campagne électorale, le PQ s'est engagé à augmenter les redevances minières et à fixer des redevances sur les hydrocarbures «permettant de récupérer plus de 50% du profit avant impôt».

Les libéraux font du ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, leur cible de prédilection. Mais contrairement à Raymond Bachand, Jean-Marc Fournier ne va pas jusqu'à demander sa démission pour le moment.