Le conseil national du Parti québécois (PQ) qui se tiendra la fin de semaine prochaine nécessitera des mesures de sécurité renforcées, a appris La Presse. Les délégués devront montrer patte blanche avant d'avoir accès aux réunions, prévient Raymond Archambault, président du parti.

Dans une lettre interne transmise aux 400 délégués, M. Archambault souligne que ce conseil national - au cours duquel le parti dévoilera, à huis clos, son plan d'action pour la souveraineté - demandera des mesures particulières de sécurité. «Étant donné que notre parti forme le gouvernement, des mesures de sécurité plus serrées sont appliquées, entre autres au moment de l'inscription. Assurez-vous d'avoir une pièce d'identité pour vous identifier à l'inscription (carte de membre, permis de conduire, carte d'assurance maladie)», suggère M. Archambault dans la lettre, que La Presse a obtenue.

La semaine dernière, lorsque le caucus péquiste s'est réuni à L'Estérel, dans les Laurentides, tous les observateurs ont noté l'importance des mesures de sécurité et le nombre inhabituel de policiers pour circonscrire d'éventuelles protestations. Pour le Conseil national de Drummondville, une coalition de groupes sociaux a déjà annoncé son intention de manifester vendredi soir.

Campagne de publicité

Samedi après-midi, à huis clos, les dirigeants du parti dévoileront aux 400 délégués le «plan d'action» relativement à la «promotion» de la souveraineté en 2013. Pour les prochains mois, pas question d'une coûteuse campagne de publicité dans les médias traditionnels - «peut-être vers la fin de l'année», confie-t-on.

On s'appuiera en revanche sur les médias sociaux pour faire avancer la «pédagogie» de la souveraineté et mobiliser les militants. L'animation dans les circonscriptions, tournée vers les membres, jouera un rôle important. On cherchera à illustrer les avantages que retirerait le Québec à devenir souverain dans plusieurs domaines (économie, culture, santé).

Lundi, en commission parlementaire, le ministre des Relations intergouvernementales canadiennes, Alexandre Cloutier, a multiplié les exemples: durcissement des lois fédérales sur la criminalité coûteux pour le Québec; compressions dans le régime d'assurance-emploi néfastes pour les travailleurs saisonniers québécois.

Dimanche, une présentation de Sylvain Gobeil, proche conseiller de Mme Marois, ira dans cette direction. M. Gobeil est l'auteur d'un ouvrage qui relève les dédoublements inutiles et coûteux entre les gouvernements du Québec et d'Ottawa.

«Financement minceur»

À huis clos toujours, le PQ annoncera son objectif de campagne de financement - environ 1,2 million, a-t-on appris, une cible relativement basse qui tient compte des modifications à la Loi sur le financement des partis politique. La contribution maximale passe de 1000$ à 100$, ce qui entraîne, au PQ, la disparition des «clubs des 400» - une formule répandue qui voulait qu'en donnant 400$, le militant s'assurait du remboursement d'impôt maximum, soit 300$.

L'an dernier, l'objectif de la campagne était de 1,8 million.

Le dimanche, les délégués débattront de quelques propositions.

La circonscription de Borduas exige que le ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet, décrète un moratoire sur toute forme d'exploration et d'exploitation des gaz de schiste.

Laval demande que le ministre des Affaires municipales exige de la Régie du logement des mesures plus fermes pour aider les locataires qui contestent leur loyer.

La circonscription de L'Acadie demande entre autres que le gouvernement, comme employeur, prenne des mesures pour réduire la précarité de ses employés occasionnels.