L'ultime débat public opposant les candidats à la succession de Jean Charest a été à l'image de la campagne à la chefferie depuis ses premiers jours : un long fleuve tranquille parsemé de rares récifs plus acérés.

Pierre Moreau, Raymond Bachand et Philippe Couillard s'affrontaient sur le thème de l'économie et de la création de richesse cet après-midi à Rimouski, après avoir traité des autres thèmes incontournables au cours des quatre premiers débats.

La majorité des questions de la modératrice Dominique Poirier n'a pas soulevé de grande mésentente entre les trois adversaires. Ainsi, tous trois se sont dits favorables à l'exploitation du gaz de schiste et du pétrole québécois, pourvu que la sécurité de l'environnement ne soit pas compromise. La nécessité du développement des automobiles électriques a aussi fait l'unanimité.

Pierre Moreau a toutefois créé le débat en remettant ouvertement en question au monopole de l'Union des producteurs agricoles (UPA) dans le secteur de l'agriculture. Il propose un référendum des agriculteurs sur la question.

«C'est un système de représentation qui est unique au monde», a expliqué le candidat en point de presse, après le débat . «C'est un modèle qui date d'il y a quarante ans, en 1972. [...] L'UPA a fait un excellent travail au moment où on avait une agriculture qui était plus traditionnelle», mais les choses ont changé depuis, a-t-il plaidé.

Ses deux adversaires ont été plus prudents sur cette question, n'allant pas jusqu'à directement mettre en doute la pertinence du monopole du syndicat.

Toujours après le débat, Philippe Couillard a vanté la propreté et la dignité de sa campagne, dans une réplique à peine voilée contre les attaques de Raymond Bachand.

La fin de semaine dernière, l'ex-ministre des Finances avait durement critiqué le meneur de la course sur les liens de ce dernier avec l'homme d'affaires et médecin controversé Arthur Porter.

«Je suis certain que le comportement que j'ai conservé, le style de discours positif que j'ai maintenu ont été bien reçus», a-t-il affirmé.

Les libéraux choisiront le successeur de Jean Charest à la mi-mars.