Le mécénat québécois n'a pas atteint son «plein potentiel», et le Québec accuse un retard par rapport aux autres provinces à ce chapitre.

Le gouvernement Marois souhaite en connaître les causes et stimuler les dons philanthropiques de la part d'individus et d'entreprises. Il a donc annoncé jeudi la mise sur pied d'un groupe de travail sur la philanthropie culturelle.

Déjà, la première ministre Pauline Marois a reconnu que le contexte particulier dans lequel a évolué le Québec n'était pas étranger à cet état de fait.

« Disons-le, nous avons été une société pauvre pendant des décennies. C'est depuis la Révolution tranquille qu'est apparue une classe d'affaires avec un peu plus de moyens, ce fameux Québec inc. (...) Alors il faut comprendre qu'il y a du rattrapage à faire », a exposé Mme Marois.

Et cela n'enlève rien au fait que le gouvernement québécois a « le devoir » de soutenir le milieu culturel, a précisé le ministre de la Culture, Maka Kotto, dont les propos ont suscité de nombreux applaudissements dans la salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal.

À ce sujet, le ministre des Finances, Nicolas Marceau, a rappelé que le Québec offrait « les avantages fiscaux les plus généreux au Canada afin d'encourager les donations privées » et que malgré tout, la province traînait toujours de la patte en ce qui a trait au montant des dons versés.

« Il y a différents chiffres qui circulent, mais disons que par personne (les dons) parviendraient environ à la moitié de ce qui est contribué ailleurs au Canada. Alors évidemment, il faut se poser des questions », a déclaré le ministre Marceau, selon qui Québec verse 194 millions de dollars annuellement en crédits d'impôt pour les dons philanthropiques dans le domaine de la culture.

Le groupe de travail, qui sera présidé par l'homme d'affaires et philanthrope Pierre Bourgie, doit se réunir au cours des prochaines semaines. Il tentera notamment de déterminer si des mesures fiscales pourraient être mises de l'avant par Québec afin de faire gonfler le montant des dons philanthropiques.

« Le mécénat culturel a évolué au cours des dernières années, et je crois qu'il est du devoir du gouvernement d'ajuster les mécanismes qui incitent les personnes et les entreprises à participer à la philanthropie dans le domaine culturel », a déclaré Pauline Marois, qui a dit s'attendre à recevoir le rapport du groupe de travail cet été.