On commence à jeter les gants, entre candidats à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ). Raymond Bachand rejette la proposition formulée récemment par son rival Philippe Couillard de tenir un congrès d'orientation extraordinaire du parti sans tarder, s'il est élu chef le 17 mars prochain.

Selon l'ex-ministre des Finances, un tel congrès serait beaucoup trop coûteux et ne correspondrait pas au désir des membres. Donc rien, à ses yeux, ne justifie l'organisation d'un tel congrès.

Pour démocratiser le processus décisionnel et renouveler le programme du parti, M. Bachand proposera plutôt la tenue de colloques régionaux, si les militants lui font confiance pour être leur nouveau chef.

«Pour faire un chiffre rond, c'est à peu près 500 000 $» qu'il faut investir pour organiser un congrès des membres, une dépense qu'il juge exagérée et injustifiée, a-t-il dit jeudi, en entrevue téléphonique à La Presse Canadienne.

D'autant plus que les membres se sont déjà réunis en congrès récemment, en octobre  2011.

«Cela fait beaucoup», ajoute-t-il, se disant soucieux de permettre au parti de souffler un peu et de se renflouer financièrement avant de se lancer dans l'organisation de ce genre d'événements.

M. Bachand fait également valoir que Robert Bourassa avait lui aussi privilégié la formule des colloques régionaux pour prendre le pouls des militants, au début des années 70.

Selon lui, les militants seraient les premiers à préférer cette approche, qui aurait le double mérite de permettre de débattre d'idées et de viser «un objectif de mobilisation beaucoup plus important, beaucoup plus proche de la base citoyenne» qu'un imposant congrès d'orientation.

Moins coûteux et plus faciles à organiser, ces colloques en régions entraîneraient «ultimement» une révision du programme du parti, dans son esprit.

La semaine dernière, en entrevue à La Presse Canadienne, Philippe Couillard avait affirmé qu'il ne tarderait pas à décréter la tenue d'un grand congrès spécial d'orientation du parti, s'il était choisi par les membres pour succéder à Jean Charest.

Il disait privilégier ce moyen pour démocratiser le PLQ, le décentraliser, donner plus de pouvoirs à la base en régions et aux jeunes en particulier. Ce congrès d'orientation servirait aussi à définir le prochain programme du parti, à la suite d'un conseil général.

Prêt à se rallier

M. Bachand estime que les choses «vont très bien» pour lui dans la présente course et il est loin de s'avouer vaincu, même si d'aucuns considèrent que Philippe Couillard a une bonne longueur d'avance sur lui.

«François Legault était à 47 pour cent (dans les sondages) quand il a fondé la CAQ, puis il a fini à 27 pour cent aux élections», réplique le député d'Outremont, en rappelant que ce sont les militants sur le terrain qui vont décider pour qui ils vont voter.

Il s'attend à ce qu'aucun des trois candidats en lice (Pierre Moreau est le troisième) ne l'emporte au premier tour et que c'est lui qui sortira vainqueur du deuxième tour, le 17 mars, jour du vote.

M. Bachand assure qu'il va se rallier au gagnant si, d'aventure, il ne sort pas vainqueur de l'exercice, et il verra s'il sera de nouveau candidat aux prochaines élections.

En janvier, la course au leadership libérale va s'intensifier, avec la tenue de cinq débats (quatre en français et un anglais).