Le président du Conseil du Trésor, Stéphane Bédard, demande à l'ensemble des ministères et organismes du Québec des compressions supplémentaires de 400 millions de dollars pour arriver à l'équilibre budgétaire l'an prochain.

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Il a déposé à l'Assemblée nationale jeudi les crédits budgétaires des ministères, deux semaines après le dévoilement du budget Marceau pour l'année 2013-2014.

Comme prévu, il freine les dépenses en limitant leur croissance à 1,8%, du jamais vu depuis 14 ans.

Certains ministères voient leur budget augmenter : la Santé (+ 4,8%), la Famille (+ 3,2%), l'Éducation et l'Enseignement supérieur (+ 2,2%). Les budgets des universités sont en hausse de 3,3% au lieu des 5% des années précédentes, et les cégeps doivent se contenter de 1,6%. On constate toutefois que les universités et les cégeps subissent cette année (2012-2013) des coupes de 69 millions (60 et 9 millions respectivement).

Les budgets des autres ministères fondent globalement de 0,9%. Par exemple, l'enveloppe du ministère des Relations internationales baisse de 14% et celle des Ressources naturelles, de 22%. Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale devra sabrer 121 millions (- 1,1%). Les mesures d'aide à l'emploi écopent particulièrement.

«Pour atteindre ses objectifs en 2013-2014, le gouvernement a aussi fixé une cible d'économie supplémentaire de 200 millions» pour l'ensemble des ministères, indique Stéphane Bédard. Chaque ministère saura au début de la prochaine année financière l'effort qui lui sera demandé. Il n'y a en effet aucun détail dans les crédits déposés.

«Une autre cible d'économie à hauteur de 200 millions a été établie pour les entités consolidées», comme la Régie de l'assurance maladie du Québec, la SODEC, la Financière agricole et plusieurs fonds spéciaux. Au Conseil du Trésor, on précise que tous ces organismes devront diminuer de 2% leurs dépenses de fonctionnement et de rémunération, par exemple.

En conférence de presse, Stéphane Bédard a affirmé que les services aux citoyens seront épargnés par les «efforts d'optimisation» qu'il demande à l'ensemble des ministères et des organismes. Il a blâmé le gouvernement Charest pour ne pas avoir respecté ses cibles de croissance des dépenses, ce qui a donné un trou budgétaire de 1,1 milliard pour 2012-2013. 

Stéphane Bédard a reproché aux libéraux d'avoir été «grands parleurs, petits faiseurs» avec leur promesse de «réingénierie». «Au lieu d'annoncer une grande révolution qui, finalement, se termine avec des pouet-pouet, on va y aller systématiquement» dans la «révision des dépenses», a-t-il lancé.

Il s'est engagé à changer la «culture politique». C'est fini, a-t-il dit, les annonces faites «au gré du vent» en cours d'année sans que les fonds soient prévus dans les budgets.