La décision d'André Boisclair de renoncer à la permanence que lui avait accordée Pauline Marois en même temps que son poste de délégué général du Québec à New York n'excuse pas le manque de transparence du gouvernement dans cette opération controversée. C'est du moins l'opinion du chef libéral, Jean-Marc Fournier, et de celui de la Coalition avenir Québec, François Legault.

Aux yeux de Jean-Marc Fournier, ce recul est «la reconnaissance de l'erreur de jugement» de Mme Marois, qui devrait encore s'excuser «de la faute délibérée d'avoir caché cette décision». «Elle s'est fait prendre la main dans le sac, qu'elle assume», a-t-il conclu.

M. Fournier avait été relativement modéré dans ses attaques sur la nomination de M. Boisclair après que La Presse eut révélé que l'ancien chef du PQ avait bénéficié d'un traitement de faveur. Il a soutenu que cela n'avait rien à voir avec la nomination de Suzanne Lévesque, qui était sa patronne quand il était employé au cabinet de la Justice, en 1993. Mme Lévesque, chef de cabinet et fille du défunt Gérard D. Lévesque, avait été nommée sous-ministre et avait obtenu au même moment sa permanence comme haute fonctionnaire.

Quant à M. Legault, il soutient que «le gouvernement de Mme Marois a déçu les Québécois dans le dossier de M. Boisclair». Bien qu'il se réjouisse du recul de M. Boisclair, il fait remarquer que, «depuis trois mois, quand on regarde les manchettes des journaux, les mots qui reviennent le plus souvent, c'est: "Le PQ recule, le gouvernement Marois recule."»

«Il y a des questions à se poser sur le jugement de Mme Marois. Je pense qu'on a un gouvernement qui est déconnecté de ce que souhaite la population, et il n'y a aucun comité qui pourra remplacer le jugement» a encore dit François Legault. 

«On souhaiterait que Mme Marois fasse la même chose pour Nicolas Girard», a ajouté M. Legault en parlant du nouveau président de l'AMT, député défait le 4 septembre. Il «n'a pas l'expérience, la compétence pour gérer une organisation de plus de 300 employés», croit M. Legault.

Mme Marois avait annoncé en matinée la décision de M. Boisclair de renoncer à sa permanence à vie de la haute fonction publique. Il reste délégué du Québec, au salaire de 170 000 $ par année, soit quelques milliers de dollars de plus que son prédécesseur, John Parisella, nommé par le gouvernement Charest.

Mme Marois s'est dite surprise de la controverse qu'a soulevée cette nomination. Elle a annoncé du même souffle un comité pour faire des recommandations sur le traitement à accorder aux candidats nommés à des postes importants dans la fonction publique et qui viennent de l'extérieur.