Après avoir défendu pendant trois semaines son règlement controversé sur le placement syndical, la ministre du Travail Agnès Maltais se range aux arguments de l'opposition.

Elle doit déposer jeudi un nouveau règlement, qui est la copie conforme de celui proposé par le Parti libéral (PLQ). Les entrepreneurs de la construction n'auront plus à indiquer s'ils acceptent ou non d'être joints par les syndicats. Cela permettait à «l'intimidation et la collusion» de se poursuivre sur les chantiers, dénonçaient les libéraux et les caquistes.

«Recul majeur»

«C'est un recul majeur. Le gouvernement nous accusait de blocage, mais ce sont eux qui s'entêtaient», a déclaré Julie Boivin, attachée parlementaire du PLQ.

Catherine Gauthier, l'attachée de presse de Mme Maltais, n'a pas voulu confirmer la nouvelle. «Vous allez voir jeudi matin (aujourd'hui)», a-t-elle dit.

Le 2 décembre 2011, les élus ont adopté à l'unanimité la Loi éliminant le placement syndical et visant l'amélioration du fonctionnement de l'industrie de la construction. Les syndicats ne devaient plus pouvoir parler aux entrepreneurs, lesquels devaient désormais envoyer leurs demandes de main-d'oeuvre à la Commission de la construction du Québec (CCQ). L'organisme les acheminerait aux différents syndicats, qui renverraient ensuite une liste des travailleurs disponibles.

La loi nécessitait l'adoption d'un règlement avant le 2 décembre 2012 pour mettre en place ce système de référence à la CCQ. Mais Mme Maltais a réservé une surprise en présentant le mois dernier son projet de règlement. Elle demandait aux entrepreneurs de cocher une case pour indiquer s'ils souhaitaient ou non être joints par les syndicats après avoir reçu la liste de travailleurs. L'opposition craignait que cela n'empêche de régler les problèmes d'intimidation dans les chantiers. Elle a donc empêché le renvoi du projet en commission parlementaire.