Malgré un déficit de 30 millions de dollars dans le dernier budget d'exploitation, la direction du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) promet de ne pas faire de coupes dans les soins. Normand Rinfret, directeur général et chef de l'exploitation, signale que son personnel doit mettre les bouchées doubles pour planifier la migration vers le nouvel hôpital, et demande ainsi plus de «flexibilité» au gouvernement du Québec.

Plus tôt cette année, l'agence de la santé et des services sociaux de Montréal a autorisé le CUSM à présenter un déficit de 12,3 millions pour l'année 2011-2012. Au cours de son assemblée publique annuelle, hier soir, la direction de l'hôpital a plutôt présenté un manque à gagner de 29,5 millions (sur un budget d'exploitation total de 1,019 milliard). Le CUSM promet de rembourser cette somme au gouvernement du Québec dans les cinq prochaines années. Pour y parvenir, la direction de l'hôpital revoit les dépenses dans chaque unité de soins.

«Le gouvernement doit réaliser qu'on est dans un environnement où on essaie de faire les bonnes choses, mais dans le contexte présent, ça demande un peu plus de flexibilité dans l'allocation des ressources», a déclaré M. Rinfret au cours d'un point de presse qui s'est tenu après l'assemblée. «Nous sommes dans un projet de construction majeur, non seulement à l'échelle du Québec, mais à l'échelle mondiale. Il y a beaucoup de travail à l'intérieur de l'organisation: nous devons planifier les nouveaux environnements et consolider nos équipes. Ça demande beaucoup d'énergie. Alors, rester à l'intérieur de notre budget, c'est beaucoup demander.»

Pressé de questions sur les agissements de son prédécesseur, le Dr Arthur Porter, aux côtés duquel il a travaillé à la direction de l'hôpital, M. Rinfret a insisté sur le fait que, à l'époque, il se mêlait peu du dossier immobilier. Le Dr Porter est soupçonné par la police d'avoir été mêlé aux tractations de certains dirigeants de SNC-Lavalin, soupçonnés d'avoir fait des paiements douteux de 22 millions pour mettre la main sur le contrat de construction de l'hôpital.

«Le passé, c'est le passé. Je sais que j'y étais, mais j'étais responsable des opérations, je n'avais presque rien à voir avec l'immobilier. Et si vous lisez les journaux, vous comprenez qu'il y avait une autre personne impliquée et que ce n'était pas moi», a dit M. Rinfret.

Futur CUSM: pas de retard dans les travaux

La direction du CUSM a aussi annoncé hier que la construction du nouvel hôpital, situé sur le terrain de la gare Glen, est terminée à 45% et que l'échéancier est respecté.

En octobre, après deux ans d'incertitude, la direction du CUSM a annoncé qu'elle comptait déménager l'hôpital et l'institut neurologique de Montréal dans un nouvel immeuble qui sera érigé sur le terrain de la gare Glen, où le grand hôpital est en construction. Pour la première fois, hier, M. Rinfret a publiquement évoqué les coûts de la construction de l'hôpital, surnommé le Neuro, qui atteindraient de 400 à 500 millions. Si le déménagement du Neuro est accepté par le gouvernement, son coût s'ajoutera à celui du projet initial de 1,3 milliard annoncé en 2010.