Le ministre Pierre Duchesne s'est défendu lundi de faire la promotion d'une pétition en ligne contre la démission de son ex-collègue de l'Environnement Daniel Breton.

Sur son compte Twitter, samedi, le ministre de l'Enseignement supérieur écrivait: «1270 personnes, pour l'instant, refusent la démission de Daniel Breton». Son message était suivi d'un lien vers l'adresse en ligne d'un site de «pétitions citoyennes» dont l'une d'entre elles exige la réintégration de M. Breton au cabinet Marois.

«Nous sommes d'avis que les infractions commises par le passé (il y a plus de 20 ans dans certains cas) par M. Breton ne justifient aucunement sa démission du poste de Ministre (sic). Elles ne sont aucunement reliées au poste qu'il occupe», peut-on lire sur le message d'accueil de la pétition lancée par Louys Patrice B. et destinée à la première ministre Pauline Marois.

Les visiteurs sont invités à apposer leur signature pour réclamer «la réintégration de M. Breton dans ses fonctions de Ministre (sic) et des excuses globales de la part des partis d'opposition (PLQ, CAQ) pour la campagne de salissage honteuse à son égard».

En entrevue, M. Duchesne a précisé qu'il n'avait pas signé la pétition et qu'il n'avait pas l'intention de le faire. En relayant l'information sur son compte Twitter, il souhaitait simplement exprimer sa «sympathie» pour son collègue.

«Comme je le fais souvent sur Twitter, quand je vois une information pertinente reliée à l'actualité je «retweete» et c'est ce que j'ai fait. Il y a beaucoup de sympathie dans les médias sociaux à l'endroit de Daniel Breton et c'est ce que je voulais témoigner. Je dirais que j'ai la même sympathie pour Daniel Breton malgré les événements des derniers jours», a-t-il expliqué.

M. Breton a quitté ses fonctions ministérielles jeudi dernier à la suite d'une cascade de révélations concernant son passé marqué par des démêlés avec l'assurance-emploi, des défauts de paiement de loyer et des contraventions pour grands excès de vitesse.

Au moment de l'annonce de sa démission, de graves allégations d'ingérence politique pesaient également sur lui depuis sa visite remarquée au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) le 24 octobre.

Poussé au pied du mur, le fougueux militant catapulté à la tête du ministère de l'Environnement a offert sa démission à la première ministre Pauline Marois. Compte tenu de la situation, M. Breton a pris une décision «judicieuse» a commenté Mme Marois après coup.

Le ministre de l'Enseignement supérieur a assuré qu'il appuyait la conclusion tirée par la première ministre et qu'il était «en accord» avec la décision de son collègue de jeter l'éponge. Quant au reste, les habitués des médias sociaux sont libres de signer ou non la pétition, a-t-il fait comprendre.

«Ils peuvent la signer s'ils veulent. Moi, je ne la signe pas mais je trouve que c'est une information pertinente dans le cadre de l'actualité des derniers jours», a dit l'ancien journaliste, grand utilisateur de Twitter.

Pour l'opposition libérale, il est clair que M. Duchesne fait «la promotion d'une campagne contre la démission de M. Breton» sans se soucier de ce que peut en penser la première ministre.

«C'est surprenant parce que Mme Marois elle-même a dit que M. Breton avait pris une bonne décision en démissionnant. Est-ce que je comprends aussi que le conseil des ministres est divisé sur la question?», a soulevé Yolande James, porte-parole de l'opposition officielle en matière de développement durable et d'environnement.

La pétition en ligne relayée par le ministre Duchesne se lit ainsi:

«Nous refusons la démission de Daniel Breton, Ministre (sic) du Développement Durable (sic), de l'Environnement de la Faune et des Parcs (MDDEFP) du Québec.

Nous sommes d'avis que les infractions commises par le passé (il y a plus de 20 ans dans certains cas) par M. Breton ne justifient aucunement sa démission du poste de Ministre. Elles ne sont aucunement reliées au poste qu'il occupe.

Doit-on rappeler les Tomassi, Beauchamp, Normandeau, Bouchard, Lavoie, Boisclair... Tous sous le coup d'une controverse ou d'une autre qui n'ont pas démissionné si rapidement pour si peu ?

Nous demandons la réintégration de M. Breton dans ses fonctions de Ministre (sic) et des excuses globales de la part des partis d'opposition (PLQ, CAQ) pour la campagne de salissage honteuse à son égard.

De plus, nous demandons une loi rendant désormais illégale la fonction de lobbyiste, majoritairement financés par des industriels dans le but d'influencer... Voire remplacer un gouvernement élu par la population.

Signez cette pétition si comme nous, vous êtes douteux de l'existence d'une réelle démocratie au Québec.»