Malgré la controverse qu'il soulève, le projet de minicentrale hydroélectrique de Val-Jalbert se fera, et rapidement, a confirmé la première ministre Pauline Marois, qui dit avoir donné ses instructions pour que ce dossier «chemine sans délai».

C'est l'un des gestes concrets qui montrent la «volonté d'avancer» du gouvernement, a dit la première ministre, hier, au sommet sur les territoires et les ressources, auquel ont participé des centaines d'autochtones.

Cette idée de minicentrale divise le Saguenay-Lac-Saint-Jean et fait bondir des groupes environnementalistes. Pas plus tard que la semaine dernière, Nature Québec et la Fondation Rivières ont envoyé une lettre de contestation à Pauline Marois pour l'exhorter à abandonner immédiatement l'idée.

Pauline Marois pense toujours, elle, que ce projet «constitue un exemple porteur de partenariat entre autochtones et non-autochtones».

Cette annonce a fait bondir Pierre Leclerc, membre du conseil d'administration de la Fondation Rivières. «Je ne pense pas que Pauline Marois ait pris le temps d'entendre tous les points de vue, se plaint-il. Daniel Breton (ministre de l'Environnement démissionnaire) avait au moins envoyé un émissaire dans la région.»

En agissant ainsi, Pauline Marois s'inscrit dans la foulée libérale, selon M. Leclerc, et elle renie la décision de Bernard Landry «qui avait mis fin à ce programme de minicentrale».

En plus de la dimension environnementale, M. Leclerc estime que l'aspect patrimonial des lieux devrait à tout le moins être étudié par Maka Kotto, ministre de la Culture.

«De nation à nation»

Au-delà de cette question de Val-Jalbert, la première ministre a profité de l'occasion pour décrire la relation que le gouvernement souhaite avoir avec les Premières Nations et les Inuits: «Nous entendons nous inspirer des principes de la Paix des Braves pour établir nos relations de nation à nation», a-t-elle dit.

«D'ici à ce que [des] négociations tripartites [avec le fédéral] aboutissent, nous devons trouver des façons d'améliorer nos rapports à plus court terme, [...] de développer ensemble une approche qui guidera les négociations bipartites entre les Premières Nations et le gouvernement du Québec. Sans avoir la même portée qu'un traité, ce type d'entente vise à définir un partage de la mise en valeur des ressources naturelles et du territoire.»

Mme Marois a notamment exprimé sa volonté «d'intensifier les négociations avec la nation atikamekw».

Pauline Marois était accompagnée à ce sommet de Martine Ouellet, ministre des Ressources naturelles, qui s'est pour sa part exprimée à huis clos, sans la présence des journalistes.

Notons que Mme Marois a souligné dans son discours la contribution d'un libéral, l'ex-ministre responsable des Affaires autochtones Geoffrey Kelley, «qui a su établir des relations cordiales avec les Premières Nations».