Le projet de loi péquiste pour installer des bureaux de vote sur les campus reçoit un premier appui libéral: celui de Pierre Moreau. «Je suis pour tout ce qui favorise l'expression du droit de vote», explique le candidat à la chefferie du Parti libéral (PLQ), en interview durant sa campagne en Estrie.

En 2011, M. Moreau a passé seulement huit mois comme ministre de la Réforme des institutions démocratiques avant d'être promu au ministère des Transports. Pourquoi n'avait-il pas proposé cette mesure? «On menait un bras de fer avec l'opposition dans le dossier de la réforme de la carte électorale. Aucun dossier ne pouvait avancer», justifie-t-il.

Il assure qu'il a toujours été pour: «C'est cohérent avec ce qui se fait déjà dans notre parti», explique-t-il. Les instances du PLQ donnent le tiers des votes à la commission jeunesse. L'aile jeunesse proposait déjà en 2010 le vote dans les campus.

Les associations étudiantes, le Parti québécois, la Coalition avenir Québec ainsi que Québec solidaire veulent aussi installer des bureaux de vote et de révision de la liste électorale dans les cégeps et universités. Un jeune électeur pourrait y voter à distance dans sa circonscription familiale, plutôt que dans la circonscription où il étudie.

Seulement 36% des 18 à 24 ans ont voté aux dernières élections.

Le libéral qui avait succédé à M. Moreau au ministère de la Réforme des institutions démocratiques, Yvon Vallières, avait refusé d'instaurer ce système. Le nouveau ministre péquiste des Institutions démocratiques, Bernard Drainville, a déposé un projet de loi en ce sens la semaine dernière.

Le PLQ veut l'étudier avant de prendre position. Grâce à la CAQ et à QS, le gouvernement minoritaire a néanmoins assez de députés pour le faire adopter. Mais pour la loi électorale, on vise habituellement l'unanimité ou un consensus large. M. Moreau, qui courtise particulièrement l'aile jeunesse durant sa campagne, promet de défendre le projet de loi auprès du caucus libéral.