La Coalition avenir Québec (CAQ) pose quatre conditions pour appuyer le prochain budget: le gouvernement devra renoncer à toute forme de hausse d'impôt, abolir la taxe santé d'ici deux ans, retourner à l'équilibre budgétaire en 2013-2014 et créer un «plan crédible avec des mesures concrètes pour relancer l'économie du Québec».

Mais il semble peu probable que le ministre des Finances, Nicolas Marceau, accède à ces demandes. Il a déjà proposé un compromis et n'entend pas aller plus loin.

Le porte-parole de la CAQ en matière de Finances, Christian Dubé, a rencontré M. Marceau hier. «Il est inconcevable d'envisager des hausses d'impôt pour qui que ce soit», lui a-t-il affirmé. Or, pour rendre la taxe santé plus progressive, M. Marceau veut hausser l'impôt des contribuables qui gagnent plus de 100 000$.

Si cela se confirme dans le budget du 20 novembre, tous les députés de la CAQ voteront contre, a répété le chef François Legault ce midi. Il forcera ainsi l'opposition libérale à sauver le gouvernement en demandant à la majorité de ses députés de ne pas se présenter au vote.

Comme compromis, MM. Legault et Dubé demandent en fait au ministre de s'inspirer du programme électoral de la CAQ, qui prévoyait 2,1 milliards de compressions entre autres dans les dépenses publiques, notamment à Hydro-Québec, dans les commissions scolaires et les agences de santé.



Retraite à 67 ans ? La CAQ y songe


La CAQ accuse le gouvernement Marois de «pelleter en avant» le problème des régimes de retraite en attendant les conclusions du rapport d'Amours avant d'agir. Mais, en même temps, elle affirme elle-même qu'elle doit attendre le rapport avant de se prononcer sur une solution controversée au problème: reporter à 67 ans l'âge de la retraite.   

«C'est peut-être un peu prématuré de se prononcer, parce qu'on n'a pas reçu le rapport d'Amours», a dit M. Legault.  

Il n'y a que trois façons de régler le problème du déficit actuariel des régimes de retraite, explique-t-il. On peut changer les prestations, les cotisations ou l'âge de la retraite. Il exclut la possibilité de demander aux contribuables qui n'ont pas de régime de payer pour le déficit de ceux qui en ont un, a-t-il indiqué. En campagne électorale, il avait montré de l'intérêt pour les propositions du maire de Québec, Régis Labeaume.

Vérificateur à Laval : aussi à Montréal, demande la CAQ

La CAQ salue l'embauche d'un vérificateur pour accompagner la Ville de la Laval, comme l'a annoncé le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault. «Mais pourquoi à Laval et pas à Montréal ?», demande M. Legault.

«Est-ce qu'il y a des indications que ce qu'on a vu dans les 10 dernières années à Montréal va changer dans les prochaines semaines ? Je ne pense pas», a-t-il ajouté.



Lavallée « incompétent », dit Legault


Le sous-ministre de la Métropole et ancien numéro 3 de la ville de Montréal, André Lavallée, a répondu aux questions des journalistes, ce midi. Depuis plusieurs jours, l'opposition demande quel rôle il a joué dans les dérapages à l'hôtel de ville de Montréal dans les dernières années. Il a assuré qu'il n'avait jamais été informé d'actes de corruption ou de collusion à Montréal lorsqu'il y a travaillé comme élu puis comme membre du comité exécutif, de 2005 à 2012.

Cela ne rassure pas M. Legault. «On a beaucoup parlé de corruption, mais il faut aussi parler de gestion», observe-t-il. Si M. Lavallée n'avait pas remarqué que les travaux coûtaient de 30 à 40% plus cher à Montréal, alors il n'est «pas compétent», conclut le chef de la CAQ. «J'ai des inquiétudes sur ses qualités de gestionnaire», dit-il.