Un programme de 50 millions de dollars pour la construction d'infrastructures sportives est au point mort depuis les dernières élections. Le gouvernement Marois laisse planer le doute sur son sort.

La ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), Marie Malavoy, a la «volonté» d'investir dans les infrastructures sportives, mais elle ne peut garantir que les 50 millions annoncés par le gouvernement précédent seront versés, affirme son attachée de presse, Suzanne Beauvais.

Le programme est examiné par le ministre des Finances, Nicolas Marceau, qui se trouve en pleine opération de compressions budgétaires. Il présentera son budget dans une semaine, le 20 novembre. «Il y a une réflexion actuellement pour savoir si on reconduit le programme intégralement, partiellement ou pas du tout», a précisé hier Mme Beauvais.

Annoncé par les libéraux en 2011, le Programme de soutien aux installations sportives et récréatives (phase II) possède une enveloppe totale de 100 millions de dollars. La moitié de cette somme a déjà été distribuée à des municipalités, des écoles et des commissions scolaires pour la construction de gymnases, d'arénas ou de terrains de soccer, par exemple.

L'autre tranche de 50 millions, ajoutée dans le dernier budget Bachand, n'a pas été dépensée jusqu'à maintenant. Il fallait une loi pour aller de l'avant. Or, le projet de loi 73, qui prévoyait diverses mesures budgétaires, n'a pas été adopté avant les élections. Le ministère de l'Éducation a déjà reçu les demandes d'aide financière puisque la date limite pour les présenter était le 18 mai. Il n'a cependant pas fait l'analyse de ces projets. Le gouvernement Marois a mis un frein à la démarche afin de réexaminer le programme.

Une «certaine iniquité»

Le gouvernement pourrait revoir les règles d'attribution des subventions s'il maintient le programme en tout ou en partie. Le printemps dernier, le vérificateur général a condamné la gestion de la phase I du programme. De 2006 à 2010, le cabinet de l'ancienne ministre Michelle Courchesne choisissait lui-même les projets qui seraient analysés par les fonctionnaires. Ainsi, 418 des 918 projets ont été rejetés d'emblée par le cabinet politique. «Rien ne motive à notre avis cette absence d'analyse» de la part des fonctionnaires. «C'est sûr qu'il y a une certaine iniquité là-dedans», a affirmé le vérificateur général.

Line Beauchamp a modifié les règles lorsqu'elle a succédé à Michelle Courchesne au MELS, à l'automne 2010. Depuis, le cabinet politique ne fait plus un premier élagage des projets.