Les Québécois voteront désormais tous les quatre ans, le dernier lundi de septembre, si le projet de loi pour que les élections se déroulent à date fixe est adopté. «La date des élections doit servir l'intérêt de la démocratie, pas l'intérêt partisan», a lancé le ministre des Institutions démocratiques, Bernard Drainville.

Cette réforme «n'a rien de révolutionnaire», dit-il. Pour la première fois en 2015, les élections fédérales canadiennes se dérouleront à une date prédéterminée. Huit provinces canadiennes ont aussi adopté des lois en ce sens. Seule la Nouvelle-Écosse laisse encore le choix de la date dans les mains du premier ministre.

Bien sûr, l'opposition pourra encore défaire un gouvernement minoritaire et provoquer des élections à une autre date. «Le principe de responsabilité ministérielle fait en sorte que si le gouvernement est renversé, il doit y avoir des élections», a rappelé M. Drainville. Par exemple, en mars 2011, au fédéral, l'opposition avait renversé le gouvernement conservateur minoritaire, même si une loi sur les élections à date fixe était en vigueur.

De plus, un gouvernement minoritaire pourra encore dissoudre la Chambre et déclencher des élections hâtives, comme l'avait fait le gouvernement Charest en 2007.

Les élections à date fixe permettront de faire des économies, croit le ministre. Le printemps dernier, les rumeurs de déclenchement hâtif ont poussé le Directeur général des élections (DGEQ) à dépenser 3 millions pour se préparer. La moitié de cette somme, engagée pour la formation du personnel et la location de bureaux, n'a pu être récupérée.

M. Drainville espère que le projet de loi sera adopté «rapidement, avant Noël». La date du 26 septembre 2016 a été retenue pour les premières élections à date fixe, mais le gouvernement minoritaire de Pauline Marois risque fort d'être défait avant.

La Coalition avenir Québec (CAQ) et Québec solidaire appuient le principe. L'idée figurait d'ailleurs dans leur plateforme. Le leader parlementaire de la CAQ, Gérard Deltell, n'a pas d'opinion sur le choix du dernier lundi de septembre. Il l'évaluera en commission parlementaire.

L'ex-premier ministre libéral Jean Charest s'est toujours opposé au principe des élections à date fixe. Le Parti libéral ne l'approuve pas non plus, mais l'un des trois candidats à sa direction, Philippe Couillard, l'appuie. «Au-delà des considérations partisanes, je suis en faveur des élections à date fixe. Plus de transparence pour la population», a-t-il écrit sur son compte Twitter.