Le ministère des Finances vient de confirmer par communiqué que le gouvernement Marois présentera un budget le 20 novembre à l'Assemblée nationale.

Malgré l'ajournement prévu le 7 décembre, on estime avoir suffisamment de temps pour le faire adopter avant les Fêtes - le budget nécessite 25 heures de débat au Salon bleu.

Déjà, la nécessité d'officialiser les changements à la taxe santé pour l'année 2013 forçait le ministre des Finances, Nicolas Marceau, à faire adopter des mesures à l'Assemblée nationale. La semaine dernière, il a prévenu que l'ampleur des redressements à apporter aux finances publiques nécessiterait probablement un budget en bonne et due forme.

«Le dépôt d'un budget cet automne est nécessaire afin de mettre en oeuvre dès maintenant les dispositions qui nous permettront de respecter notre engagement de revenir à l'équilibre budgétaire en 2013-2014, dit le ministre dans son communiqué. Depuis la formation du gouvernement, nous avons constaté que l'ampleur du redressement que nous devons effectuer nous oblige à agir rapidement. Attendre au printemps 2013 ne ferait que retarder l'identification et la mise en oeuvre des actions qui sont nécessaires pour remettre le Québec sur la voie de l'équilibre budgétaire pour l'an prochain.»

Québec reste engagé à l'atteinte du déficit zéro l'an prochain, assure le ministre.

Selon le gouvernement péquiste, les dépenses plus élevées que prévu et les recettes moindres liées au ralentissement économique ont creusé un trou de 1,6 milliard de dollars dans les finances publiques pour l'année 2012-2013.

«Nous avons constaté des dépassements de coûts importants dans plusieurs projets d'infrastructures et le prolongement de mesures coûteuses dans un contexte budgétaire difficile. De plus, l'utilisation par l'ancien gouvernement de la compensation de 2,2 milliards de dollars pour l'harmonisation des taxes de vente afin de combler le déficit, sans l'identification des gestes récurrents qui s'imposent pour le maintien de l'équilibre budgétaire, s'est avérée un choix particulièrement malavisé dans les circonstances puisqu'il reste un écart additionnel de 875 millions de dollars qu'il faudra résorber dans moins de deux ans », observe le ministre Marceau.

Avec  son budget, le gouvernement minoritaire pourra éviter un vote à l'Assemblée nationale au printemps, un passage périlleux puisque les libéraux auront probablement la cote auprès de l'électorat, avec un nouveau chef choisi le 17 mars.

Pauline Marois avait déposé un budget en novembre 2001 pour stimuler l'économie après l'attentat de septembre à New York. Le printemps suivant, elle s'était contentée d'une mise à jour sur l'état des finances publiques. Il y a eu quatre de ces budgets d'automne depuis les années 50 mais, dans la plupart des cas, ils avaient été suivis d'un autre budget au printemps suivant.