La limite de dépenses de 600 000$ qui sera imposée aux candidats à la direction libérale est «trop élevée» et pourrait soumettre les organisations à une pression dangereuse, a suggéré ce matin l'ex-ministre et candidat Pierre Moreau.

Du même souffle, il a annoncé qu'il limiterait les dépenses de sa propre campagne à 450 000$ afin de «prêch[er] par l'exemple, c'est-à-dire rédui[re] la pression sur le financement» par le biais d'une «campagne plus sobre».

M. Moreau, qui affronte Philippe Couillard et Raymond Bachand pour la succession de Jean Charest, inaugurait ses locaux à Québec, ce matin.

Dans le contexte de la Commission Charbonneau, il en profité pour parler de financement politique et des danger de déraillement. Il a affirmé que le problème ne se situait pas tant du côté de la limite des contributions individuelle que sur le plan des limites de dépenses globales.

«Il faut réduire la pression sur le financement, c'est-à-dire sur l'objectif global des montants qui doivent être amassés par les partis politiques ou par les candidats dans le cadre d'un leadership», a-t-il affirmé. «Ce sont des partis qui cherchent de l'argent pour se financer et la pression est tellement grande pour en avoir qu'il y a des gens qui ont un enthousiasme débordant et qui contournent les règles. C'est ça le problème.»

Il en profité pour envoyer une flèche à Philippe Couillard, qui a annoncé que sa campagne n'accepterait pas les dons de plus de 500$ afin de limiter les possibilités de corruption. «Vous savez, 500$ donnés illégalement, c'est pire que 1000$ donnés légalement», a fait valoir M. Moreau. Lui-même a assuré ne pas être «dogmatique» quant au montant de la contribution maximale, mais a ajouté que c'était aux militants libéraux de trancher sur la question. Pour l'instant, «on a une loi qui a été votée à l'unanimité à l'Assemblée nationale du Québec et les directives très claires que j'ai données, c'est de nous assurer que ces contributions seront données dans les règles».