À moins d'une semaine du déclenchement des élections générales, les pièces se mettent en place et la fébrilité délie les langues. Le Parti libéral (PLQ) a mis la table pour son premier ralliement de campagne et un membre du gouvernement Charest a divulgué ce qui était devenu un secret de polichinelle: les Québécois voteront le 4 septembre prochain.

Jeudi, les signes laissant présager que la campagne commencera le 1er août, pour un vote le 4 septembre, comme l'a annoncé La Presse il y a deux semaines, se sont accumulés. D'abord, le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, a publiquement ciblé cette date pour la tenue des prochaines élections générales. Le déclenchement des élections aurait par conséquent lieu le 1er août. Une réunion du Conseil des ministres est déjà prévue à ce moment.

À une station de radio de sa région, l'ancien maire de Thetford a soutenu: «Je pense bien que le premier ministre va déclencher les élections pour qu'on vote le 4 septembre.» À Halifax, où il se trouve pour une réunion des premiers ministres provinciaux, Jean Charest s'est contenté de sourire, et a soutenu qu'il n'en avait pas discuté avec M. Lessard. «C'est une suggestion qu'il nous fait et on en tiendra compte», a-t-il ironisé.

Le Parti libéral du Québec a donné un autre indice tangible du déclenchement des élections générales dès mercredi prochain. Le parti de Jean Charest a réservé le Domaine Cataraqui, non loin du centre-ville de la capitale, pour un grand rassemblement partisan, le 1er août. Ce sera le premier événement de la campagne de Jean Charest, ont expliqué des sources libérales.

Ce coup d'envoi donnera l'occasion de galvaniser les troupes dans la région de Québec, où le PLQ mise gros. La Coalition avenir Québec y a ses châteaux forts, et le ministre des Ressources naturelles, Clément Gignac, a laissé la sinécure de Marguerite-Bourgeoys pour une circonscription de Québec, très probablement Taschereau, représentée à l'Assemblée nationale par la péquiste Agnès Maltais.

Au cours des dernières semaines, le gouvernement Charest a fait pleuvoir les subventions sur la région de Québec.

Faux bond à la CAQ

Dans la nervosité entourant le début de la course, les amitiés en prennent pour leur grade. Bonne connaissance de François Legault - elle était conviée à ses réceptions d'anniversaire -, l'ex-députée adéquiste Linda Lapointe ne rappelle plus le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ). Elle sera candidate libérale dans Groulx, son ancienne circonscription. François Legault lui avait offert d'être candidate, mais dans la circonscription voisine de Saint-Jérôme. Pour la CAQ, Groulx est réservée à Hélène Daneault, mairesse de Rosemère.

Une autre connaissance de longue date de M. Legault, le communicateur André Bouthillier, sera candidat dans Soulanges. Ce souverainiste de longue date reste au Parti québécois. C'est lui qui avait permis l'entrée en politique de François Legault; il avait présenté l'ancien patron d'Air Transat à Jean-François Lisée quand le gouvernement Bouchard cherchait un représentant des milieux d'affaires.